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anform !

octobre - novembre 2015

question d'actu

© istock

pérature qui peut endommager l'ADN.

Mais les cellules appartenant à un

organisme vivant, qui les protège et

les répare, y sont-elles sensibles ? Les

capacités cognitives, la reproduction, le

comportement des animaux changent-

ils ?

“Ces études montrent que l'expo-

sition à des puissances élevées, de plus

de 4 watts par kilo, altère les capacités

d'apprentissage des animaux. Dans

notre laboratoire, nous avons aussi vu

qu'ils stimulent les phénomènes inflam-

matoires. Mais ces effets n'apparaissent

pas aux niveaux d'exposition auxquels

nous sommes soumis au quotidien”

,

avance René Sèze. Les résultats obte-

nus jusqu'ici sont donc plutôt rassu-

rants. Mais certaines études laissent

planer un doute. L'étude Interphone

s'est proposée, au début des années

2000, de suivre pendant 5 à 10 ans

des milliers de personnes dans 13 pays

différents. Objectif : déterminer si celles

qui utilisent plus leur téléphone ou

celles qui vivent près d'une antenne-

relais, présentent plus de problèmes

de santé que les autres. Elle n'a trouvé

aucune association significative. Sauf

dans certains cas bien précis de per-

sonnes ayant un usage intensif du télé-

phone portable, qui pourrait augmenter

le risque de 2 types de cancers du cer-

veau, le gliome et le neurinome du nerf

vestibulo-acoustique. Mais là encore,

l'effet apparaît très léger, et aucun mé-

canisme d'action ne saurait l'expliquer.

cancÉroGÈnes ?

Les études continuent donc, notam-

ment pour savoir si des expositions

faibles, mais continuelles (24 h/ 24,

tout au long de la vie), ne seraient

pas responsables d'effets nocifs. Car

l'exposition des populations change. La

durée d'utilisation augmente, même si

les téléphones sont moins puissants et

plus souvent utilisés pour la message-

rie, et donc loin de la tête. Or, il n'est

pas impossible que les faibles doses

s'avèrent néfastes à long terme. René

•••

Sèze a ainsi noté une légère modifica-

tion de la réaction àla chaleur de ron-

geurs exposés à des radiofréquences

pendant plus de 6 semaines. Mais àce

stade

“on ne sait pas si c'est grave ni si

c'est le signe que les radiofréquences

agissent vraiment sur la santé”.

Ces

doutes ont conduit l'Organisation mon-

diale de la santé à classer les ondes

radiofréquence comme “cancérogènes

possibles” en 2011. Une décision sage,

dans la mesure où il n'existe toujours

pas de consensus scientifique sur la

dangerosité des radiofréquences et

que celles-ci deviennent chaque jour

plus envahissantes. L'Agence nationale

de sécurité sanitaire de l'alimentation,

de l'environnement et du travail, elle,

conseille d'éloigner au maximum le

téléphone de la tête car l'intensité du

champ décroît très vite avec la dis-

tance. Un seul danger est aujourd'hui

attesté avec certitude : celui du télé-

phone au volant, même utilisé avec des

oreillettes !