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anform !
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janvier - février 2017
Halte aux idées
fausses !
Aujourd'hui le préservatif
n'est plus nécessaire.
FAUX.
le préservatif reste la
meilleure protection contre les
isT et pas seulement contre
le sida ! le développement
des trithérapies a conduit à
une diminution dramatique de
son utilisation. les autres isT
flambent !
Le sexe oral n'est pas
contaminant.
FAUX.
la salive n'est en au-
cun cas protectrice contre les
isT. de nombreuses maladies
sont véhiculées lors de fella-
tions et cunnilingus. la moitié
des cancers de l'oropharynx
seraient dus au virus hPV,
probablement transmis lors de
relations amoureuses.
©isTocKPhoTo
Elle avait pratiquement disparu. Comme toutes les autres IST, elle revient
en force en lien avec des comportements sexuels à risque. Le premier
signe d’alerte chez l'homme est la présence d'un chancre qui peut être
masqué si l'homme ne décalotte pas (phimosis). Le piège est que ce
chancre est indolore. Au bout d'un mois, il forme une induration et
guérit spontanément. Mais le micro-organisme responsable (tré-
ponème) persiste dans l'organisme où il va entraîner des syphilis
tardives. Chez la femme, la primo-infection est encore plus difficile à
voir car seul un examen gynécologique est à même de révéler la présence
d'un chancre. Des localisations extra-génitales sont de plus en plus fré-
quentes (anales, amygdaliennes).
En population générale, il s'agit de
l'IST la plus fréquente. Des travaux
américains ont montré que 10 %
des étudiantes étaient porteuses
asymptomatiques de la bactérie.
En effet, le piège est que la chlamy-
diose est souvent une maladie peu
symptomatique. Elle peut évoluer à
bas bruit et provoquer une inflam-
mation des trompes de Fallope avec
risque obstructif et évolution vers la
stérilité. La chlamydiose est d'ail-
leurs la principale cause de stérilité
féminine par obstruction. Le même
phénomène est décrit chez
l'homme où l'in-
fection de
l'urètre peut diffuser vers les canaux
déférents puis l'épididyme provo-
quant une épididymite, et l'occlu-
sion de ces canaux. Plus rarement,
la chlamydia est responsable d’une
péri-hépatite avec adhérences hé-
patopariétales.Quels sont les signes
d'alerte ? Comme la gonococcie, la
chlamydiose est plus bruyante chez
l'homme que chez la femme chez
qui, elle peut être confondue avec
une cystite. Les signes se mani-
festent entre 1 semaine et 2 mois
après la contamination.
“Ce sont
souvent des urétrites sans écoule-
ment chez l'homme qui s'accom-
pagnent de brûlures à la miction
mais sans signe extérieur visible”
,
explique le Dr Cariou.
Comment se protéger ?
Le mode de contamination est le même
que pour le gonocoque et l'utilisation du
préservatif est requise.
“Chez l'homme,
de simples brûlures à la miction doivent
amener à consulter.”
Le médecin réali-
sera une PCR (méthode d’amplification
de l’ADN, ndlr) sur le 1
er
jet urinaire pour
caractériser la présence de la bactérie.
Ma
sante
La chlamydiose
La syphilis