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anform !
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septembre - octobre 2016
Par lucie daniel
Certaines
personnes se
font piquer plus
que d'autres.
Les raisons sont
nombreuses,
complexes
et encore
mal connues.
Cependant,
les scientifiques
commencent
à mieux
comprendre
ce qui attire les
moustiques.
Attaque en piqué
U
n dîner entre amis en
plein air. Les mous-
tiques se jettent sur
vous et semblent igno-
rer les autres convives ? C’est pos-
sible. “
Nous ne sommes pas tous
égaux face aux attaques des mous-
tiques, mais il faut bien garder à l'es-
prit que nous ne le sommes pas non
plus face à leurs piqûres,
rappelle
Romain Girod, directeur scientifique
de l'unité d'entomologie médicale à
l'Institut Pasteur de Guyane.
On pense
souvent être une cible privilégiée,
alors qu'en réalité,on est surtout plus
sensible.”
réaction immunitaire
La trompe de la femelle est formée
de plusieurs pièces buccales, dont
certaines servent à percer la peau et
d'autres à délimiter 2 canaux : l'un
salivaire et l'autre alimentaire. Lors
du prélèvement de sang, elle injecte
de la salive anticoagulante par le
premier canal et aspire le sang, ainsi
conservé liquide, par le second. Les
antigènes présents dans la salive
provoquent une réaction immuni-
taire plus ou moins importante selon
les individus. S'ensuit une réaction
inflammatoire et la formation du bou-
ton qui vous démange.Vos voisins de
table ne ressentent pas les piqûres
tandis que, chez vous, les anticorps
s'emballent. Ne vous démoralisez
pas, si certains antigènes sont com-
muns à tous les moustiques,d'autres
sont spécifiques à certaines espèces.
Vous pouvez donc être très sensibles
à certains moustiques et moins à
d'autres. De plus, il y a un phéno-
mène d'“habituation”: plus on se fait
piquer,moins on réagit.
Cible à 30 mètres !
Sur les 36 espèces de moustiques
présentes aux Antilles, seule une
dizaine est anthropophile, tandis que
les autres prélèvent leur repas de
sang sur les oiseaux, les animaux,ou
même les batraciens. Nous ne pré-
©iStockphoto
Moustique :
pourquoi moi ?
qu'anform me fait du bien !
Paru en
2011