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anform !

septembre - octobre 2016

M

adame A “frotte”

depuis plus de

30 ans. C’est une

maladie de son fils

qui a révélé son don. Affable, elle

raconte ses 8 enfants, son mentor,

une frotteuse de son voisinage, ses

hésitations à pratiquer. Pas de magie

dans tout cela. Juste un don.

“Ma

grand-mère frottait,

se souvient-elle.

Elle m’a dit que je frotterai aussi. Je

ne l’ai pas crue.”

Madame A guérit

les “blesses”. Ses clients

“viennent

chercher la guérison”

. Comme Odile

et Claire. Odile a des douleurs au

cou qu’elle ne comprend pas. “

Je

suis à la limite de l’overdose avec les

cachets”

, plaisante-t-elle.

“sécher le mal”

Mme A ne fait pas de réclame. C’est

le bouche-à-oreille qui lui amène ses

clients. Elle utilise un onguent pour

frotter : un mélange d’une huile es-

sentielle locale, d’huile de carapate,

de chandelle (sorte de cire fondue)

et de rhum. Ses doigts sont agiles,

fermes et rapides à la fois. Désor-

mais, elle masse sur un lit. Avant,

c’était à même le sol. Sur un sac de

jute. Entre 1 et 3 séances de durée

variable. En fonction de la douleur.

La troisième fois, c’est souvent pour

“sécher le mal” : alors, elle bande

le corps meurtri, souvent déjà guéri.

c’est un don

“Si après le premier massage,vous ne

sentezaucuneamélioration,c’est que

le masseur n’est pas bon”

, indique-

t-elle. Les arnaqueurs sont légion

dans le milieu. Des grogs ? Elle en

donne. Lorsque la “blesse”est grave.

Jamais elle n’a appelé ses clients

des patients. Ce savoir est ancestral,

pas médical.Pour elle,c’est un don.

Les massages

traditionnels sont

aujourd’hui

encore pratiqués

par quelques

rares “frotteuses”.

Témoignage.

Frottement traditionnel

Frotteuse :

entre de bonnes mains

Par dominique urbino

Paru en

2007