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novembre - décembre 2015
•
anform !
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psychologue. Elle anime un groupe
conte.
“L’avantage du groupe c’est
de bénéficier de la synergie des
autres enfants qui peuvent aussi
raconter leurs histoires. L’effet de
groupe peut avoir un effet thérapeu-
tique. Le résultat est bon puisque
les enfants arrivent àdépasser leurs
peurs et les objectifs thérapeutiques
sont souvent atteints”,
précise-t-elle.
S’IDENTIFIER AU HÉROS
Le conte incite l'enfant à s'identifier
au héros de l'histoire.
“Il lui permet
de se sentir bien. De rencontrer
d'autres personnages, d'autres
situations qui peuvent correspondre
àsa propre vie pour sortir grandi de
cette situation”,
explique le conteur
guadeloupéen Benzo.
“Les héros
des contes sont des exemples pour
vaincre la peur. Il ya des enfants qui
souhaitent être valeureux, de petits
héros, des ti-mal. Ils vont se repré-
senter àtravers le personnage prin-
cipal héroïque”
, dit Alain Rutil, au-
teur de
Les contes marie-galantais
de Guadeloupe :
krik ! rété kouté,
kouté pou konpwann
(1981). L’en-
fant apprend à affirmer son identité,
sa personnalité et à développer sa
curiosité du monde qui l’entoure.
“
Inconsciemment, l’enfant va deve-
nir un peu plus brave. Il va poser des
questions à ses parents, aux plus
grands. Est-ce que c'est vrai ?Com-
ment ? Le conte lui permet d'avoir
moins peur. Les filles se réclament
de Ti Jeanne et les garçons de Ti
Jean dans la cour d'école”
, exprime
Joël Reschid, conteur martiniquais.
La fin de l’histoire propose aussi une
morale et une leçon.
“Le conte re-
présente l'école de la vie. Les gens
se servaient du bestiaire pour mettre
l'enfant devant le fait accompli. Les
enfants comprennent la portée de la
parole. Compère Tigre, c'est le plus
fortetle plus téméraire. Anansi, c'est
l'araignée, l’animal le plus rusé et le
plus malin. Il va toujours essayer de
s'en sortir. Même s'il est moins fort,
il va toujours trouver une solution
pour arriver àses fins”
, affirme Rémy
Aubert, conteur guyanais. L’enfant
apprend à avoir confiance en lui,
à se faire respecter et à respecter
l’autre.
“Il y a toujours un héros qui
dépasse une situation angoissante.
Le héros obtient la victoire, l’enfant
s’identifie et se projette”
, conclut la
psychologue.
nos
enfants
“Mon héros
préféré
c'est
Compère
Lapin !"
“Dans ma classe
toutes les filles
veulent être Ti Jeanne !"
Noémie, IO ans
Chen, IO ans
“J'adore lire, mais ce
que je préfère c'est
raconter les hisoires."
Nathan, II ans