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novembre - décembre 2015

anform !

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études scientifiques ont été lancées.

Des urologues avaient déjà ouvert

le débat depuis la fin des années

1990, notamment au Canada, pour

savoir s’il fallait toujours traiter le

plus tôt possible.

“Et aujourd’hui, il

est communément admis dans la

communauté scientifique que cer-

tains patients ne nécessitent pas de

traitement immédiat car la maladie

ne va probablement pas déboucher

sur des complications comme des

métastases”.

OUTILS DE DÉPISTAGE

“Depuis 2005, poursuit le docteur

Sénéchal, des patients sont sous

surveillance active pour des can-

cers localisés à la prostate, à faible

risque évolutif”.

Et il est possible de

s’en assurer par des outils comme la

prise de sang pour déterminer le PSA

(marqueur du cancer de la prostate),

la biopsie. C’est un des moyens de

surveillance privilégié notamment

dans les premières années. Il s’agit

de prélever des petits morceaux

de prostate avant de les analyser.

Certes, la biopsie reste un acte inva-

sif mais c’est la seule preuve irré-

futable de la présence d’un cancer.

Ces dernières années,il est devenu

systématique de compléter cette

surveillance par l’IRMde la prostate.

L’imagerie est très performante, elle

peut nous aider à cibler les points

de biopsie mais jamais àaffirmer le

diagnostic. Et enfin, il y a l’examen

clinique. Et naturellement, au final il

y a le choix du patient qui est libre

d’accepter cette surveillance ou

non.”

Le but de la surveillance, c’est

d’éviter les effets secondaires des

traitements physiques pour amélio-

rer la qualité de vie du patient.Toute-

fois, la surveillance elle-

même est stricte avec

au minimum une

biopsie de confirma-

tion nécessaire dans

les 4 à 12 mois qui

suivent le diagnos-

tic initial. Ensuite 2 à

3 consultations par an

avec à chaque fois un

dosage du PSA et un

examen clinique au-

quel on associe une

IRM par an.

“On cible

les cancers à très

faible risque,

poursuit l’urologue,

mais il est toujours possible de sous-

estimer l’agressivité d’un cancer sur

une seule évaluation,c’est pourquoi

on les surveille d’aussi près. Au ser-

vice d’urologie du CHU de Pointe-à-

Pitre, on estime qu’actuellement 10

à 15 % des patients chez qui est

diagnostiqué un cancer de prostate,

pourraient relever d’une surveillance

active.”

DÉTECTION PRÉCOCE

Information et détection précoce

sont les maîtres-mots. Il existe

encore chez nous des hommes de

moins de 60 ans qui décèdent d’un

cancer de la prostate évolué qu’il

aurait été possible de détecter et

peut être de guérir 10 ans plus tôt.

C’est pourquoi l’association fran-

çaise d’urologie (www.urofrance.

org) recommande la détection pré-

coce à partir de 45 ans chez les

hommes à haut risque de cancer de

la prostate (origine afro-antillaise ou

antécédent familial de cancer de la

prostate).

Moins d’effets

secondaires

Il existe deux traitements

de référence du cancer

de la prostate localisé :

la prostatectomie et la

radiothérapie. Mais des

techniques plus récentes

existent, les ultrasons

de haute intensité

(HIFU), disponible en

Guadeloupe, et la

curiethérapie, disponible

en Martinique. Elles se

déroulent toutes deux

sous anesthésie au bloc

opératoire. La place

exacte de ces techniques

est encore mal définie et

en constante évolution.

Elles pourraient à

l’avenir se situer

entre la surveillance

et les traitements de

références cités. Elles

génèreraient moins

d’effets secondaires mais

leur efficacité à long

terme est moins connue.

© PURESTocK

ma

santé