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anform !
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juillet - août 2015
question d'actu
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tenant à un organisme vivant, qui
les protège et les répare,y sont-elles
sensibles ? Les capacités cognitives,
la reproduction, le comportement
des animaux changent-ils ?
“Ces
études montrent que l'exposition à
des puissances élevées, de plus de
4 watts par kilo, altère les capacités
d'apprentissage des animaux. Dans
notre laboratoire, nous avons aussi
vu qu'ils stimulent les phénomènes
inflammatoires. Mais ces effets
n'apparaissent pas aux niveaux
d'exposition auxquels nous sommes
soumis au quotidien”
, avance René
Sèze. Les résultats obtenus jusqu'ici
sont donc plutôt rassurants. Mais
certaines études laissent planer
un doute. L'étude Interphone s'est
proposée, au début des années
2000,de suivre pendant 5 à10 ans
des milliers de personnes dans
13 pays différents. Objectif : déter-
miner si celles qui utilisent plus leur
téléphone ou celles qui vivent près
d'une antenne-relais, présentent
plus de problèmes de santé que les
autres. Elle n'a trouvé aucune asso-
ciation significative.
cancÉRoGÈneS ?
Sauf dans certains cas bien précis
de personnes ayant un usage inten-
sif du téléphone portable, qui pour-
rait augmenter le risque de 2 types
de cancers du cerveau, le gliome
et le neurinome du nerf vestibulo-
acoustique. Mais là encore, l'effet
apparaît très léger, et aucun méca-
nisme d'action ne saurait l'expliquer.
Les études continuent donc, notam-
ment pour savoir si des expositions
faibles,mais continuelles (24 h/24,
tout au long de la vie), ne seraient
pas responsables d'effets nocifs.Car
l'exposition des populations change.
La durée d'utilisation augmente,
même si les téléphones sont moins
puissants et plus souvent utilisés
pour la messagerie, et donc loin de
la
tête.Or,il n'est pas impossible que
les faibles doses s'avèrent néfastes
à long terme. René Sèze a ainsi
noté une légère modification de la
réaction à la chaleur de rongeurs
exposés àdes radiofréquences pen-
dant plus de 6 semaines.Mais àce
stade
“on ne sait pas si c'est grave
ni si c'est le signe que les radiofré-
quences agissent vraiment sur la
santé”.
Ces doutes ont conduit
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l'Organisation mondiale de la santé
à classer les ondes radiofréquence
comme “cancérogènes possibles”
en 2011.Une décision sage,dans la
mesure oùil n'existe toujours pas de
consensus scientifique sur la dan-
gerosité des radiofréquences et que
celles-ci deviennent chaque jour
plus envahissantes. L'Agence natio-
nale de sécurité sanitaire de l'ali-
mentation,de l'environnement et du
travail, elle, conseille d'éloigner au
maximum le téléphone de la tête car
l'intensité du champdécroît très vite
avec la
distance.Unseul danger est
aujourd'hui attesté avec certitude :
celui du téléphone au volant,même
utilisé avec des oreillettes !