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anform !

juillet - août 2015

•••

à Deshaies. Je suis très famille et

très proche de mes parents. Je suis

l’aîné de la fratrie avec une sœur et

un frère. Même si ma mère m'aide

activement dans mon travail, au

sein de mon label, je préfère que

l'on partage des moments de dé-

tente plutôt que de parler de projets

professionnels.

Tu milites dans une association,

en Guadeloupe, pour l'insertion

des jeunes. Peux-tu nous en par-

ler ?

Mon association s'appelle

Desti-

nation réussite.

Je l'ai fondée en

décembre 2008 avec une quin-

zaine de jeunes bénévoles. Au-

jourd'hui, nous comptons plus de

30 membres actifs et 300 sympa-

thisants. Son objectif est de créer

du lien social, d'encourager les

jeunes à s'accomplir profession-

nellement et socialement. Notre

concept est d'organiser des ren-

contres entre des entrepreneurs,

des institutionnels et des jeunes,

sur des thématiques profession-

nelles : sur l'entreprenariat, sur les

métiers de l'artisanat, les métiers

du spectacle… En 5 ans, nous

avons organisé plus d'une quaran-

taine de rencontres dans plusieurs

communes, notamment dans les

collèges et lycées.

La criminalité a atteint un pic,

notamment chez les jeunes.

Qu’en penses-tu ?

La montée de la violence aux An-

tilles-Guyane nous concerne tous

et cela m'attriste énormément.

© Dr

Prénom :

pédro

Nom :

pirbakas

Nom d’artiste :

krys

Date de naissance :

18 octobre 1983

Lieu de naissance :

Les abymes

Études :

école

supérieure de

commerce

Métier :

chanteur

et producteur

Style :

reggae dancehall

Label :

step out

productions

Premier album :

Limé mic la

(2006)

Dernier album :

Dancehall is back

(2014)

Bio express

D'autant plus que j'ai grandi dans

le quartier de Lauricisque àPointe-

à-Pitre, quartier très sensible où

mes parents vivent encore. Le chô-

mage des jeunes et le manque de

perspectives les plongent dans un

profond désarroi. Aussi, le délite-

ment des familles a laissé beau-

coupde jeunes sans repères, sans

référents. C'est pour cela qu'ils se

tournent vers les gangs et l'argent

facile, qui apparaissent du coup

comme des moyens de survie. Le

problème est tellement vaste que

personne ne peut prétendre avoir LA

solution. Une prise de conscience

des parents, une volonté politique

pour développer l'emploi, même

avec de basses qualifications,

donner plus de moyens aux écoles

pour un meilleur encadrement,

encourager les démarches associa-

tives dans les quartiers... ce sont

les pistes auxquelles j'ai déjàpensé

et dont j'ai eu l'occasion de parler

avec quelques responsables en

Guadeloupe.

rencontre