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anform !

mars - avril 2015

question d'actu

© ISTOCK

du “jeûne thérapeutique”relève de la

croyance non scientifiquement prou-

vée.”

À défaut de pouvoir faire des

études chez l'homme, certains scien-

tifiques ont effectué des tests chez

l'animal. On a ainsi découvert que de

nombreux animaux (mouches, vers,

rongeurs), mis au régime sec (dimi-

nution de 30 à 40 % des apports ca-

loriques) voyaient leur espérance de

vie prolongée de 30%.

CONTrE LE CANCEr

Aux États-Unis, le docteur Valter Longo

a publié en 2012 des résultats éton-

nants sur des souris cancéreuses. Les

unes étaient traitées par chimiothéra-

pie, les autres par le jeûne. Et ce sont

les secondes qui ont connu le taux de

guérison le plus important ! En 2014,

il a reproduit l'expérience chez des

humains. Avec une différence : tous

ont conservé la chimiothérapie. Mais

ceux qui jeûnaient 3 jours avant le

traitement le supportaient beaucoup

mieux.

“Les cellules cancéreuses

sont des cellules qui prolifèrent sans

aucun contrôle, mais pour cela

elles ont besoin d'être alimentées,

explique Patrick Lemoine.

Elles pour-

raient donc être plus sensibles que

les autres àla privation de nourriture.”

En attendant les preuves scientifiques

d'un éventuel bénéfice, le jeûne

compte de plus en plus d'adeptes.

Des organismes touristiques pro-

posent même dans leur catalogue

des séjours “jeûne et randonnée”.

Les participants rapportent un senti-

ment de légèreté et de clarté d'esprit.

Une manière de tourner le dos à une

société de surabondance...

Total ou partiel ?

Il faut distinguer

plusieurs types de

jeûnes à visée préventive

ou thérapeutique

• Le jeûne total :

l’apport calorique est

nul. Seule l’eau est

permise.

• Le jeûne partiel :

l’apport calorique est

réduit (250 à 300 kcal/

jour). La diète repose

généralement sur

des jus de fruits, des

bouillons de légumes

et une abondance de

tisanes et d'eau. C’est

le cas du jeûne de type

“Buchinger”.

• Le jeûne peut

être continu ou

intermittent

:

1 jour sur

2 ou 1 jour par semaine,

associé à un repos

complet ou, au contraire,

à une activité physique.

Source : Inserm,

Évaluation de

l’efficacité de la pratique du

jeûne comme pratique à visée

préventive ou thérapeutique,

2014.

•••

Otto Buchinger, pionnier du jeûne thérapeutique

En Occident, le recours au jeûne thérapeutique sous supervision médicale a débuté avec le docteur Otto

Buchinger. Ce médecin allemand, victime d’une polyarthrite, a retrouvé l’usage de ses jambes après 19 jours

de jeûne. Il a ensuite créé une clinique dédiée au jeûne thérapeutique. Aujourd’hui connue dans le monde

entier, la clinique Buchinger, à Überlingen, propose des programmes de jeûne contre le diabète, l’hyperten-

sion, certaines maladies cardiovasculaires, maladies chroniques inflammatoires articulaires et rhumatismales,

allergies, dépression, fatigue chronique…