

septembre - octobre 2016
•
anform !
51
“Quand on leur demande de produire
un son aussi fort que l'adulte,
les enfants le produisent
5 à 10 décibels au-dessus.”*
les enfants font ce qu’ils voient faire
et pas ce qu’on leur dit de faire !
Les sources sonores se sont multi-
pliées. Il est probable que, dès leur
plus jeune âge,nos enfants adaptent
leurs perceptions et leurs interac-
tions à ce niveau. Ce qui, de l’avis
de nombreux ORL, nous prépare une
génération complète de malenten-
dants d’ici quelques décennies.
4
les enfants ont-ils
du mal à canaliser
leurs émotions ?
Cet élément est aussi à prendre en
compte pour certains enfants. Soit
du fait de problèmes relationnels
familiaux ou dans le milieu scolaire,
soit du fait de troubles de type dys-
praxique ou déficitaire de l’attention,
ils développent des problèmes de
contrôle de l’impulsivité, de perte
d’estime de soi ou de recherche
d’attention de l’adulte. Le niveau
sonore augmente le niveau de stress
qui lui-même augmente le niveau
sonore ce qui génère un cercle vi-
cieux.Ilest indéniable que le rapport
entre la perception de soi-même, de
son corps,de sa voix,de sa créativité
et son niveau de stress et d’anxiété
est un facteur primordial malheu-
Comment les aider
à ne pas crier ?
Pratiquer “l’arrêt sur
image”. après une
interaction impulsive et
bruyante essayer d’ame-
ner l’enfant à ressentir
son état émotionnel du
moment et à le décrire
brièvement pour l’aider
à faire des liens entre
ses états intérieurs et
ses comportements. La
reprise du lien émo-
tions/comportements/
conséquences, le soir
au moment du coucher
dans un moment propice
à l’écoute et à l’échange
au sujet des moments
plus tendus de la jour-
née est essentielle à la
prise de conscience puis
aux changements pro-
gressifs. bien sûr, toutes
les activités créatives,
artistiques et mobilisa-
trices de la motivation
de l’enfant sont à culti-
ver, surtout si elles sont
partagées en famille.
©iStoCkPhoto
reusement sous-estimé dans notre sys-
tème éducatif et social. En Angleterre et
au Canada, des programmes de prise
de conscience du corps,des pensées et
de l’environnement sonore permettent
d’améliorer les résultats scolaires et de
diminuer l’impulsivité et l’agressivité
des enfants. C’est un problème de prise
de conscience globale de notre société
pour repérer les sources de stress et
permettre d’y préparer nos enfants.
5
cherchent-ils à attirer
notre attention ?
L'enfant se sent obligé de crier pour être
entendu et remarqué. Ceci surtout si on
ne lui donne pas sa place raisonnable
dans son milieu scolaire et familial.
6
bien communiquer
nécessite-t-il
un apprentissage ?
Oui, de plus en plus. Et toutes les tech-
niques de relaxation (yoga, méditation,
prise de conscience de soi), mais bien
sûr aussi, le petit câlin du soir (à la
place du journal TV rempli de meurtres
et d’attentats) doivent garder une place
privilégiée, si possible en alternant
papa/maman.
*J.Pujol,compte-rendu conférence Woisard Didac-
tica,2011.