Previous Page  13 / 100 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 13 / 100 Next Page
Page Background

© WAVEBREKMEDIA

mars - avril 2016

anform !

13

•••

fœtus ? Néanmoins, 19cas de suspi-

cions de microcéphalies, mais aussi

d’autres anomalies neurologiques,

sont en cours d’investigation.

Quelles autres complications

avez-vous observées ?

Une trentaine de patients ont été

victimes d’atteintes neurologiques,

ophtalmologiques et auto-immunes

(infections virales).

Des cas de transmission

sexuelle ?

L’institut Louis Malardé avait, en ef-

fet, observé la présence du virus lors

d’un prélèvement de sperme chez

un unique patient. Quoi qu’il en soit,

la voie royale du zika reste le mous-

tique. Il démultiplie le virus dans son

corps, comme pour la dengue et le

chikungunya.

Comment la Polynésie a-t-elle

réussi à stopper l'épidémie ?

Le virus s’est arrêté de lui-même, la

majorité des personnes ayant été at-

teintes et donc immunisées… En Po-

lynésie, nous avons eu le sentiment

Le pyriproxyfène,

cause de

complications ?

La Polynésie française

a bien pulvérisé un

insecticide lors des

épidémies de zika.

Mais il s'agissait de

deltaméthrine et non de

pyriproxyfène, affirme le

Centre d’hygiène et de

salubrité publique sur

place. Cette dernière

substance est accusée

d’être responsable

des microcéphalies au

Brésil.

question d'actu

s’en douter. Une grande majorité de

victimes n’ont pas eu de signes de la

maladie.

Quels ont été les symptômes

les plus fréquents ?

Chez les victimes de symptômes

avérés, les plus constants ont été

une fièvre modérée et, parfois, une

éruption de boutons. En moindre

proportion, des douleurs articulaires,

un gonflement des pieds, des mains

et des yeux rouges. Et ce durant 4

à 5 jours, une semaine maximum.

Nous n’avons pas observé de dou-

leurs résiduelles comme avec le

chikungunya. Pour la grande majo-

rité des gens, le zika n’était pas un

problème important.

Cependant, vous avez alerté la

communauté scientifique sur les

complications liées au zika.

En Polynésie, l’épidémie a com-

mencé en septembre 2013 et les

premières complications sont appa-

rues en novembre. Certains patients,

infectés quelques jours auparavant,

développaient des complications

neurologiques, dont le syndrome de

Guillain-Barré. Nous avons observé

42 cas, làoùnous comptabilisions 1

à5 cas maximum par an. Il y avait

là une élévation anormale, certai-

nement liée au zika. Une étude,

menée par l’Institut Pasteur et l’Ins-

titut Louis Malardé en Polynésie, a

ensuite confirmé statistiquement nos

soupçons. En revanche, nous avons

constaté, seulement a posteriori,

des anomalies cérébrales du fœtus.

Constatations qui ont coïncidé avec

les observations brésiliennes. La

politique d’interruption volontaire de

grossesse est peut-être plus dévelop-

pée en Polynésie qu’au Brésil, en cas

de suspicion d’anomalie grave du