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mars - avril 2016
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anform !
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fœtus ? Néanmoins, 19cas de suspi-
cions de microcéphalies, mais aussi
d’autres anomalies neurologiques,
sont en cours d’investigation.
Quelles autres complications
avez-vous observées ?
Une trentaine de patients ont été
victimes d’atteintes neurologiques,
ophtalmologiques et auto-immunes
(infections virales).
Des cas de transmission
sexuelle ?
L’institut Louis Malardé avait, en ef-
fet, observé la présence du virus lors
d’un prélèvement de sperme chez
un unique patient. Quoi qu’il en soit,
la voie royale du zika reste le mous-
tique. Il démultiplie le virus dans son
corps, comme pour la dengue et le
chikungunya.
Comment la Polynésie a-t-elle
réussi à stopper l'épidémie ?
Le virus s’est arrêté de lui-même, la
majorité des personnes ayant été at-
teintes et donc immunisées… En Po-
lynésie, nous avons eu le sentiment
Le pyriproxyfène,
cause de
complications ?
La Polynésie française
a bien pulvérisé un
insecticide lors des
épidémies de zika.
Mais il s'agissait de
deltaméthrine et non de
pyriproxyfène, affirme le
Centre d’hygiène et de
salubrité publique sur
place. Cette dernière
substance est accusée
d’être responsable
des microcéphalies au
Brésil.
question d'actu
s’en douter. Une grande majorité de
victimes n’ont pas eu de signes de la
maladie.
Quels ont été les symptômes
les plus fréquents ?
Chez les victimes de symptômes
avérés, les plus constants ont été
une fièvre modérée et, parfois, une
éruption de boutons. En moindre
proportion, des douleurs articulaires,
un gonflement des pieds, des mains
et des yeux rouges. Et ce durant 4
à 5 jours, une semaine maximum.
Nous n’avons pas observé de dou-
leurs résiduelles comme avec le
chikungunya. Pour la grande majo-
rité des gens, le zika n’était pas un
problème important.
Cependant, vous avez alerté la
communauté scientifique sur les
complications liées au zika.
En Polynésie, l’épidémie a com-
mencé en septembre 2013 et les
premières complications sont appa-
rues en novembre. Certains patients,
infectés quelques jours auparavant,
développaient des complications
neurologiques, dont le syndrome de
Guillain-Barré. Nous avons observé
42 cas, làoùnous comptabilisions 1
à5 cas maximum par an. Il y avait
là une élévation anormale, certai-
nement liée au zika. Une étude,
menée par l’Institut Pasteur et l’Ins-
titut Louis Malardé en Polynésie, a
ensuite confirmé statistiquement nos
soupçons. En revanche, nous avons
constaté, seulement a posteriori,
des anomalies cérébrales du fœtus.
Constatations qui ont coïncidé avec
les observations brésiliennes. La
politique d’interruption volontaire de
grossesse est peut-être plus dévelop-
pée en Polynésie qu’au Brésil, en cas
de suspicion d’anomalie grave du