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janvier - février 2016

anform !

55

nos

enfants

2 QUESTIONS À…

Patricia Zamia,

psychologue

clinicienne au planning familial

de Pointe-à-Pitre

La question de la sexualité et des

responsabilités qu'elle implique est-

elle correctement prise en charge

dans les établissements scolaires ?

L’éducation sexuelle à l’école

s’inscrit dans le cadre de la circulaire

ministérielle du 17 février 2003. Il est

prévu 2 heures d’intervention par

classe, chaque année. Mais c’est

un sujet très vaste. Elle comprend

des informations sur le fonctionne-

ment du corps, sur le déroulement

de la puberté, sur la grossesse, sur

la contraception, les IST, le VIH,

l’estime de soi, les comportements

à risque, etc. La responsabilité

sexuelle qui englobe le respect de

soi et de l’autre, la santé sexuelle,

la gestion des comportements, est

traitée de manière transversale, mais

certainement insuffisante.

Peut-on rattraper les dégâts causés

par une sexualité ignorée ou mal

maîtrisée ?

La sexualité est un processus

continu qui évolue vers l’épanouis-

sement individuel global. Mais les

dangers, les vécus négatifs sont

aussi nombreux. Le développement

psychosexuel peut connaître des

freins et des traumatismes plus ou

moins lourds. Des professionnels

(psychologues, sexologues) peuvent

aider un individu à surmonter ses

blocages ou d’autres difficultés

spécifiques liées à la sexualité. L’être

humain possède des capacités

infinies pour panser ses blessures et

aller de l’avant.

autour de l’introduction ou non de

distributeurs de préservatifs dans les

établissements secondaires), l’Édu-

cation nationale a admis que les

cours d’éducation sexuelle devaient

servir à former des citoyens respon-

sables. Ils doivent aussi permettre à

l’élève de travailler sur des notions

telles que l’estime de soi et le res-

pect de l’intimité de l’autre. Pour au-

tant, cet enseignement est loin d’être

complètement assuré. Bien que les

canevas soient différents en fonction

des établissements, aux Antilles, en

dehors d’interventions ponctuelles

et de campagnes menées par

quelques infirmières scolaires, la

question de la sexualité reste large-

ment occultée, alors même que les

enseignants sont confrontés direc-

tement aux désastres créés par une

sexualité non maîtrisée.