ANFORM GUYANE N61

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92 anform !• juillet - août 2015
Petites confidences à ma psy
Franchement, Lydie, je ne sais que
vous dire. Ce qui m'interroge déjà
beaucoup concernant votre couple,
c'est qu'à l'heure des moyens de
contraception de toute nature et
accessibles à tous, vous puissiez vous
retrouver enceinte d'un enfant non
voulu, tout au moins par son père.
Car un enfant ça se fait à deux. Je ne
me permettrai pas de vous demander
si vous avez les moyens d'élever six
enfants. Je suppose qu'en parents
responsables vous avez déjà analysé
vos ressources, sinon vous auriez pro-
bablement mis en place, là encore,
les moyens de ne plus tomber
enceinte. Néanmoins, contrairement
à ce que vous dites, un enfant ça
n'est pas juste un peu plus de linge à
laver ! Un enfant est un être humain
qui, certes, aura besoin de ressources
matérielles de ses parents pour man-
ger, avoir un toit, un espace à lui, des
vêtements et des jouets à lui et pas
uniquement les "restes" de ses frères
et sœurs aînés, du matériel scolaire,
etc. mais également qui aura besoin
de ses parents pour s'occuper de lui,
passer du temps avec lui, nourrir ses
besoins psychologiques, le valoriser
en s'intéressant à lui, lui donner
de l'amour et de l'attention. Il me
semble, Lydie, que vous êtes dans un
déni quand vous dites qu'un enfant
sera un peu plus de linge à laver.
Alors, ce n'est certainement pas moi
qui vais prendre une décision à votre
place mais il me paraît urgent que
vous puissiez vous recentrer sur vous-
même. Vous pourriez aller en discuter
avec un professionnel qui vous aidera
à vous poser les bonnes questions sur
votre désir d'enfant. Tout comme il
pourra vous aider à réfléchir à ce qui
vous empêche d'entendre le non-dé-
sir de votre conjoint pour ce sixième
enfant. Je vous souhaite plein de
bonnes choses pour la suite, Lydie.
Un 6e enfant ?
J’ai presque 35 ans et suis maman de
5 enfants (de 12 à 3 ans). Et je suis enceinte
depuis 7 semaines. Mon mari me dit qu’il
faut avorter. Il me met la pression pour une
IVG. Il travaille dans une petite entreprise.
C’est très pénible et il rentre souvent fatigué
le soir. Je crois qu’il a peur de la charge de
travail supplémentaire que représente cet
enfant. Mais moi, je me dis que 5 ou 6, c’est
pareil. Un peu plus de linge à laver, mais
c’est pas grave. Et je ne me vois pas avor-
ter. L’opération ne me fait pas peur, mais je
ne veux pas tuer cet enfant. Lui, il dit que
c’est trop, que ça coûte cher, et je ressens
beaucoup de pression de notre entourage
aussi. Que dois-je faire ?
Lydie, Guadeloupe
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Par Sandrine Dagnaux, psychothérapeute