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anform !
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novembre - décembre 2016
“Montrer que
c’est possible !”
Pour certaines pathologies, les
îliens sont en carence de suivi de
soins, qu’ils soient de Corse ou des
Dom-Tom. C’est ce qui a poussé
Jean-Michel Pertays, directeur
d’une société de prestations de
santé à domicile (PSAD), à financer
le voyage et le suivi logistique des
soins de santé de Jade et sa fa-
mille.
“Il est important et urgent de
sensibiliser et mobiliser tant l’ARS
que la CGSS aux questions du suivi
des soins entre la Métropole et nos
îles afin que ces prestations soient
prises en charge par les instances
publiques. Car pour l’instant, c’est
de l’ordre du privé et donc souvent
impayable pour les familles. Par
cette action bénévole, nous avons
voulu ouvrir une porte, montrer
que c’est possible et surtout aider
une famille à réaliser un rêve. Ce
fut un gros challenge à relever à
cause de lourdes contraintes tech-
niques et sanitaires mais le pari a
été magnifiquement réussi !”
, se
réjouit Jean-Michel Pertays.
gistique a donc été mise en place,
depuis la Métropole jusqu’aux
Antilles.
“Les délais de livraison ont
été respectés pour tous les lieuxoù
nous avons résidé, ce qui nous a
permis de nous sentir libre.”
Défi logistique
Bruno Casi, responsable logistique,
s’est occupé du suivi du matériel
médical. Le défi était de taille. Les
poches de nutrition sont fabriquées
en laboratoire spécialisé à Stras-
bourg, au cas par cas et adaptées
aux pathologies. De plus, elles ont
une durée de validité très courte de
12 jours maximum ! Elles sont réfri-
gérées et doivent être acheminées
depuis la Métropole vers les îles
en maintenant la chaîne du froid.
Elles sont donc conditionnées dans
des caisses spécifiques qui garan-
tissent une température réglemen-
taire (entre 2 et 8 °C) pendant
4jours et munies d’un indicateur de
température qui permet de retracer
les fluctuations durant les trajets.
Les caisses, ainsi que le reste du
matériel (pompe rythmique, tubu-
lures, compresses, pansements…),
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ont été acheminés par fret,en soute
sur des avions de transport de pas-
sagers. Un lot de poches a voyagé
chaque semaine afin de respecter
les dates de validité. Une fois arri-
vées en Martinique et Guadeloupe,
un camion frigorifique récupérait
les caisses pour les livrer sur les
différents lieux de résidence de la
famille. Catherine Pothin, infirmière
spécialisée, en charge de l’enca-
drement et du suivi des soins à
domicile, a également fait le lien
avec les urgences pédiatriques afin
d’assurer en cas de besoin une
prise en charge de l’enfant. La fa-
mille était déjà formée au protocole
des soins.C’est d’ailleurs ce qui lui
a permis d’avoir l’autorisation de
voyager avec la petite fille. L’hôpital
Necker ne permet habituellement
pas ce type de déplacement à un
enfant présentant une telle patho-
logie. Les autorités aéroportuaires
ont aussi été prévenues par la
famille afin que chaque aéroport
mette à disposition une salle pour
dispenser les soins nécessaires, la
famille ayant désiré éviter les bran-
chements durant le vol.
Le matériel (pompe rythmique, tubulures, compresses,
pansements…) a été acheminé par fret.