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anform !
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septembre - octobre 2016
© dr
d'ailleurs à ce jour une des rares
études exhaustives sur les proprié-
tés physico-chimiques et les vertus
thérapeutiques des eaux chaudes.
Soulage
les rhumatismes
Certes, la carte des sources d'eau
chaude évolue au gré des caprices
de la Soufrière –certaines dis-
paraissent ou parfois même se
refroidissent– mais les principales
observations du Pr Sautet et de son
équipe restent d'actualité. On peut
notamment distinguer les sources
d'eau très chaude des sources
d'eaux tièdes et les sources sulfu-
reuses de celles qui ne le sont pas.
Les sources de Bouillante, des Bains
chauds de Matouba et du Carbet
sont parmi les plus chaudes : celles
de Bouillante peuvent effectivement
atteindre les 100 °C, celles de Ma-
touba ont été mesurées à 58,6 °C
et celles du Carbet à 44,3 °C (ces
deux derniers chiffres ont été relevés
au mois d'août par l'Observatoire
volcanologique). Les autres sources
de l'île sont plutôt tièdes : elles ne
dépassent pas 35 °C. Cependant,
ce n'est bien sûr pas la chaleur de
l'eau qui détermine ces effets théra-
peutiques mais sa composition. Les
eaux les plus riches en soufre jail-
lissent aux Bains chauds de Matou-
ba, aux Bains jaunes et à Sofaïa. Nul
besoin d'être grand chimiste pour
reconnaître des eaux sulfureuses :
elles dégagent une odeur d'œuf
pourri très caractéristique. Ces eaux
ont de multiples vertus. Elles sont
indiquées dans le cas d'affections
des voies respiratoires mais aussi
pour traiter des problèmes derma-
tologiques tels que le psoriasis. De
bons résultats ont également été
constatés en rhumatologie, notam-
ment dans le traitement de l'arthrite
et de l'arthrose. Si les autres sources
de Guadeloupe sont dépourvues de
soufre, elles procurent également
des bienfaits, notamment anti-
rhumatismaux, comme les eaux du
bassin de Dolé. Mais n'attendez pas
d'être perclus de rhumatismes pour
profiter des bienfaits des bains chauds.
•••
Ne pas plonger
Les bassins de Dolé, les bains
jaunes en Guadeloupe…
autant de spas naturels dans
lesquels il est agréable de se
prélasser. Certes, nous aurions
bien tort de nous priver d'une
telle source de bien-être, reste
qu'il est vraiment conseillé
de mettre la tête sous l’eau.
Car il existe un risque lié à la
présence d'un parasite, une
amibe libre appelé
Naegleria
fowleri.
Des parasites
unicellulaires que l'on trouve
dans les bassins d'eau douce
dès lors que la température
de l'eau est supérieure à
25 °C. En fait, ils proviennent
des eaux de ruissellement,
des feuilles mortes, et se
retrouvent dans les bassins.
Ces bestioles peuvent s'avérer
particulièrement dangereuses.
En effet, elles peuvent
pénétrer dans les fosses
nasales, et migrer via les
muqueuses et le nerf optique
jusqu'au cerveau où elles
peuvent alors engendrer une
méningite fulgurante.