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anform !

septembre - octobre 2016

Jouez avec lui

pour le stimuler

Des études américaines ont

montré qu’à l’entrée à l’école,

5 ans aux états-Unis, les

enfants qui n’ont reçu aucune

stimulation pour les jeux ma-

thématiques sont incapables

de comprendre l’enseigne-

ment proposé. Toutefois, le

simple fait de jouer aux petits

chevaux, 10 min chaque jour

et pendant 1 mois, permet à

ces enfants de rattraper leur

retard. Chez nous, le pro-

blème se pose moins puisque

les enfants fréquentent l’école

maternelle où ils sont initiés

aux mathématiques. Mais il

est certain que les jeux de

plateau, tels que le jeu de l’oie

ou les petits chevaux, aident

les enfants à appréhender

le sens des nombres et leur

organisation.

n’existe ! Pour résoudre un problème

mathématique, manipuler des sym-

boles et effectuer des calculs précis,

votre enfant doit faire fonctionner toute

sa tête.

dyscalculie

Pourtant, il y a des enfants (et des

adultes) d’intelligence tout à fait nor-

male mais ayant une réelle incapacité

à comprendre ce que les nombres re-

présentent et comment les manipuler.

àl’instar de la dyslexie (un trouble lié

à l’apprentissage de la lecture), la dys-

calculie est un trouble de l’apprentis-

sage des mathématiques. Le dyscal-

culique ne possède pas l’“intuition”

du nombre sur laquelle se fonde

l’enseignement des mathématiques.

“Vers 7 ou 8 ans, il se passe quelque

chose de particulier,

explique Véro-

nique Izard, chercheur en psychologie

cognitive au CNRS et qui travaille sur

le fondement de la pensée mathéma-

tique,

notamment chez les enfants et

les bébés. Le sens inné des nombres

fait la connexion avec les symboles.

Grâce à l’éducation, l’enfant apprend

à organiser les nombres. Il leur donne

une métrique et les appréhende dans

leur ensemble.”

Or,pour les personnes

souffrant de dyscalculie, impossible

de faire la connexion avec les sym-

boles. Un peu comme si la “bosse des

maths” était défaillante. Des études

d’imagerie cérébrale suggèrent d’ail-

leurs l’existence d’un développement

anormal du sillon intrapariétal chez

ces personnes. Néanmoins, la dyscal-

culie n’est pas forcément irréversible

et des techniques de rééducation

sont à l’étude. Rassurez-vous, chers

© COMSTOCK ; ISTOCKPHOTO

parents, ce problème est rare. Dans

l’écrasante majorité des cas, les dif-

ficultés en mathématiques sont dues

à un manque d’entraînement, un

manque de confiance en soi ou sim-

plement un manque d’intérêt. Plus

encore que les aptitudes naturelles

de l’enfant, un des impacts les plus

importants dans son apprentissage

des mathématiques est son environ-

nement éducatif.

Ne lui dîtes pas

qu’il est nul

Si on dit à un enfant qu’il est mau-

vais, il n’y arrivera pas. Une étude

intéressante a montré cela en s’atta-

chant à l’a priori selon lequel les filles

seraient douées pour les lettres et les

garçons pour les mathématiques.

Dans une classe où l’enseignante se

considérait elle-même mauvaise en

mathématiques, les petites filles ont

eu tendance, elles aussi, à se consi-

dérer comme mauvaises, comme si

elles avaient ressenti l’a priori de leur

enseignante. Une fatalité transmise à

travers les générations. Or,être “nul en

maths” n’est pas une fatalité. On peut

toujours s’améliorer… encore faut-

il en avoir envie. Conclusion : il faut

encourager votre enfant, lui dire qu’il

peut y arriver et l’aider ! Quant à savoir

ce que les plus grandsmathématiciens

ont de spécial ? On peut imaginer un

sens intuitif des objets mathématiques

extrêmement poussé et unmaniement

des symboles avec aisance. Ou, peut-

être, tout simplement, que certains ont

été encouragés et stimulés depuis leur

plus jeune âge !

que je les accompagne !

•••