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anform !
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juillet - août 2016
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ma
santé
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Un œil
de mouche
pour les aveugles
L'œil des mouches a une
résolution de 5 000 pixels,
bien inférieure à celle des
humains. Pourtant, à 10 km/h,
les mouches sont capables d'évi-
ter tous les obstacles.
Leur secret
réside dans l'analyse des images captées par
leurs yeux à facettes.
Chaque facette envoie au cer-
veau une image légèrement décalée par rapport à
ses voisines, ce qui permet de calculer précisément
les distances et les mouvements. En s’inspirant de
ce modèle, une équipe suisse de l'école polytech-
nique fédérale de Lausanne a mis au point un œil
artificiel composé de 3 détecteurs de photons légère-
ment décalés, capables d'enregistrer 300 images par
secondes, soit 3 fois plus qu’un œil de mouche. Elle
l'utilise notamment pour développer une casquette
destinée aux aveugles. Les capteurs visuels détecte-
ront les obstacles et leur information sera transmise
au porteur grâce à des vibrations.
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Elle pique
façon moustique
La piqûre du moustique passe
en général inaperçue. D'une part
parce que le moustique injecte
une substance anesthésiante en
piquant, mais aussi parce que sa
trompe est plus fine et en forme de cône.
La société japonaise Nanopass 33-Terumo s'en est
inspirée pour
fabriquer des aiguilles médicales, co-
niques, biseautées, et 33% plus fines
que les aiguilles
qu'on trouve en général sur le marché. Elles sont en
outre recouvertes d'un lubrifiant qui facilite la péné-
tration. Commercialisée depuis 2005, l'aiguille Nano-
pass 33 est notamment destinée aux diabétiques qui
doivent se faire des injections d'insuline tous les jours.
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Stérile comme
une peau de requin
À cause des denticules qui hé-
rissent sa surface, les bactéries et
les parasites ne parviennent pas à se fixer
sur la peau du requin des Galapagos. Cette proprié-
té intéresse beaucoup les médecins qui ont besoin
de surfaces stériles dans les hôpitaux. Une société
américaine, baptisée Sharklet, a créé
un revêtement
antibactérien qui imite la surface de la peau de ces
requins.
Elle diminue nettement le besoin d'utiliser des
produits antibactériens et les risques de contracter des
maladies nosocomiales. Elle propose aussi des cathé-
ters urinaires qui limitent les infections, ou encore des
tubes pour connecter un ventilateur à la tra-
chée-artère.
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Un cœur réparé
au velcro
Le velcro n'en finit pas d'inspirer
les chercheurs. Cette bande auto-
agrippante a été créée en 1948 par
l'ingénieur suisse Georges de Mestral, qui a copié le
système d'accrochage des graines de bardane, ces pe-
tites boules capables de s’accrocher à la fourrure des
animaux et aux vêtements puis de se décrocher pour
pousser à l'écart. Des scientifiques de l'université de
Toronto ont repris le concept et mis au point un filet mi-
croscopique en polymère, d'oùémergent des crochets
capables de s'accrocher à un autre tissu doté de trous.
Sur ce filet, ils font pousser des cellules
cardiaques. Ils obtiennent ainsi un
tissu
cardiaque auto-agrippant,
comme un sparadrap pour
les cœurs endommagés !
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