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anform !
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janvier - février 2016
Par PriSCilla rOmain
Les spécialistes sont
unanimes, on ne peut
laisser l’enfant à l’écart
des questions liées au
sexe et à la sexualité.
Si le sujet est parfois
difficile à aborder
pour les parents, il tient
toute sa place dans
le développement de
l’enfant.
Leçon de vie
à la
sexualité ?
© DESIGN PICS
Faut-il éduquer nos enfants
nos
enfants
I
l peut être gênant de parler sexua-
lité avec ses enfants. Parfois par
pudeur, souvent parce que c’est
un aspect de sa vie avec lequel le
parent n’est pas en accord total. Or, ce
pensum est un passage obligé. Et plus
tôt il est accompli, mieux c’est ! La sexua-
lité ne peut plus être un sujet tabou car
de multiples supports sont là pour (mal)
faire le travail. Le sexe est un argument
marketing puissant. Il s’affiche partout. Il
est évidemment un sujet de conversation
croustillant. Ignorer l’éducation sexuelle
d’un enfant, revient à en faire une proie
facile, à la merci d’images qu’il serait
incapable d’interpréter correctement
tout seul.
DÈS LE PLUS JEUNE ÂGE
De tels malentendus peuvent avoir de
lourdes répercussions sur le développe-
mentamoureux, l’imageet laconscience
de son corps. Pour les parents, la pre-
mière étape consiste donc à dire à l’en-
fant que certaines parties de son corps
sont intimes. Par des mots simples, on
peut déjà lui expliquer le fonctionnement
de son sexe ainsi que sa fragilité. Plus
tard, vers l’âge de 6ans, quand la ques-
tion
“comment on fait les bébés ?”
fait
trembler le foyer, inutile de mentir. Il est
toujours problématique qu’un enfant, de
peur de gêner ses parents, aille chercher
ailleurs la réponse à ses questions.
DES COURS
D’ÉDUCATION SEXUELLE
Dans le milieu scolaire, après de nom-
breux débats entre parents d’élèves et
éducateurs (cristallisés autour de l’intro-
duction ou non de distributeurs de pré-
servatifs dans les établissements secon-
daires), l’Éducation nationale a admis
que les cours d’éducation sexuelle
devaient servir à former des citoyens res-
ponsables. Ils doivent aussi permettre à
l’élève de travailler sur des notions telles
que l’estime de soi et le respect de l’inti-
mité de l’autre. Pour autant, cet ensei-
gnement est loin d’être complètement
assuré. Bien que les canevas soient dif-
férents en fonction des établissements,
aux Antilles, en dehors d’interventions
ponctuelles et de campagnes menées
par quelques infirmières scolaires, la
question de la sexualité reste largement
occultée, alors même que les ensei-
gnants sont confrontés directement aux
désastres créés par une sexualité non
maîtrisée.