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janvier - février 2016

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de prendre certains antibiotiques (ri-

fampicine) avec des antifongiques

(voriconazole). Elle rappelle qu'il

est contre-indiqué de prescrire des

antibiotiques (cyclines) avec de la

vitamine A au risque de provoquer

de l'hypertension intracrânienne.

L'ANSM rappelle aussi que le jus

de pamplemousse interagit aussi

avec certains médicaments. Il aug-

mente la fréquence et la gravité des

effets indésirables de certains anti-

cholestérols, de certains immuno-

suppresseurs, d'un antidépresseur

et d'un médicament utilisé contre

le cancer du sein. Cette liste n'est

cependant que la partie émergée de

l'iceberg, comme l'explique l'un des

auteurs de la publication, Patrick

Balaguer (Institut de recherche en

cancérologie, Montpellier) :

“Pour

parvenir à identifier une paire de

substances actives en interaction,

nous avons seulement testé 40 mo-

lécules, sur un seul récepteur. Cela

suggère que le phénomène est

assez courant.”

On estime, en

effet, qu'il y a 150 000 substances

chimiques en circulation dans l’envi-

ronnement et notre corps comprend

des milliers de récepteurs différents.

Sans compter qu'on peut envisager

des interactions à 2, à 3 ou 4 molé-

cules... Pourra-t-on un jour évaluer

toutes ces interactions ? À l'heure

où les législations nationales et

internationales peinent à imposer

des réglementations de plus en plus

lourdes dans la commercialisation

des substances chimiques, la tâche

semble démesurée. À moins que

l'informatique ne vienne à l'aide des

pharmacologues. L'équipe mont-

pelliéraine continue son travail et

espère pouvoir créer un modèle in-

formatique capable de prédire l'acti-

vité des combinaisons de différentes

molécules.

question d'actu

Des interactions

bénéfiques !

Les interactions

médicamenteuses ne sont

pas forcément nocives.

Le généticien français

Daniel Cohen a eu l'idée

de mettre au point des

traitements à partir de

plusieurs molécules

actives à très faible dose.

Pour les développer, il a

créé en 2007 l'entreprise

Pharnext :

“Nous tirons

parti des interactions

de substances actives

pour mettre au point des

traitements nouveaux.

L'avantage, c'est que cette

approche permet d'être

efficace avec des doses de

médicaments très faibles,

parfois 100 fois inférieures

au seuil d'efficacité des

principes actifs utilisés

seuls. Cela augmente

notablement la tolérance,

en réduisant le risque

d'effets indésirables.”

La

société a développé deux

familles de mélanges qui

sont actuellement testées

sur des malades souffrant

d'atteintes nerveuses.