

novembre - décembre 2015
•
anform !
173
tème entraîne le changement de l’en-
semble. C’est l’approche systémique
sous-jacente aux thérapies familiales.
Le caractère familial de la thérapie
indique qu’elle tient compte de l’impli-
cation de tous les membres. Mais elle
n’est pas obligée de tous les traiter.
Des thérapies individuelles peuvent re-
poser aussi sur l’approche systémique.
Dans ce cas, il n’est pas nécessaire de
convoquer tous les membres de la
famille pour opérer un changement.
Le thérapeute sait travailler avec l’un
des membres pour mettre en place
une thérapie pour tous.
dans quels cas suivre une
thérapie familiale ?
Dès qu’on se retrouve face à des dif-
ficultés qu’on n’arrive plus à résoudre
avec sa famille. Conflits intergénéra-
tionnels, addiction d’un des membres,
climat familial dégradé après une
séparation ou la construction d’une
famille recomposée, ou encore la dif-
ficulté à avoir des relations apaisées
et vraies par habitude de ne pas com-
muniquer ou par pudeur, contentieux
anciens… sont autant de raisons
d’entreprendre une thérapie familiale.
En résumé, dès que ça ne va plus et
qu’on aspire au changement. Il est
cependant important de prendre le
temps d’en discuter avec sa famille
afin que les personnes qui décident
d’entrer en thérapie soient volon-
taires. Traîner une personne réfrac-
taire chez le psy serait vécu comme
une punition et empirerait la situation.
Quand peut-on arrêter
la thérapie ?
À tout moment. Il n’y a pas d’obli-
gation. Mais la thérapie aura porté
ses fruits si la problématique ou
symptôme pour lequel on est
venu consulter disparaît. Ce qui
veut dire que les causes de
son apparition ont disparu.
La famille a su trouver
une manière d’avoir des
relations plus saines. Ses
membres ont développé plus
d’autonomie les uns par rap-
port aux autres, arrivent à exister
sans étouffer les autres.
psycho
© coMESTocK IMAGES
Comment ça se passe ?
Tout dépend du problème,
de sa gravité et de la capa-
cité d’évolution des membres.
L’accompagnement peut se
faire à l’aide d’injonctions
contradictoires. Par exemple,
si une personne a tendance
à s’éloigner de sa famille, le
thérapeute peut lui demander
de le faire un peu plus. Le but,
c’est que la personne prenne
conscience de ce qu’elle fait
inconsciemment. À chaque
séance, d’une durée d’une
heure environ, les personnes
sont invitées à s’exprimer. Le
thérapeute peut ainsi appré-
hender le rôle de chacun dans
le système, les jeux d’interac-
tions entre les membres, leur
nature et leur intensité. on ne
fixe pas un nombre de séances
minimum à l’avance. c’est aux
personnes de décider si elles
souhaitent revenir ou pas à tout
instant, même si le thérapeute
peut faire des recommanda-
tions à ce sujet. Il faut qu’elles
se sentent libres dans leur
démarche.
Bruno Moulin,
psycho-sociologue,
directeur du cabinet de conseil, de
recrutement et d’interventions psychoso-
ciologiques (cRIP)