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novembre - décembre 2015

anform !

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tème entraîne le changement de l’en-

semble. C’est l’approche systémique

sous-jacente aux thérapies familiales.

Le caractère familial de la thérapie

indique qu’elle tient compte de l’impli-

cation de tous les membres. Mais elle

n’est pas obligée de tous les traiter.

Des thérapies individuelles peuvent re-

poser aussi sur l’approche systémique.

Dans ce cas, il n’est pas nécessaire de

convoquer tous les membres de la

famille pour opérer un changement.

Le thérapeute sait travailler avec l’un

des membres pour mettre en place

une thérapie pour tous.

dans quels cas suivre une

thérapie familiale ?

Dès qu’on se retrouve face à des dif-

ficultés qu’on n’arrive plus à résoudre

avec sa famille. Conflits intergénéra-

tionnels, addiction d’un des membres,

climat familial dégradé après une

séparation ou la construction d’une

famille recomposée, ou encore la dif-

ficulté à avoir des relations apaisées

et vraies par habitude de ne pas com-

muniquer ou par pudeur, contentieux

anciens… sont autant de raisons

d’entreprendre une thérapie familiale.

En résumé, dès que ça ne va plus et

qu’on aspire au changement. Il est

cependant important de prendre le

temps d’en discuter avec sa famille

afin que les personnes qui décident

d’entrer en thérapie soient volon-

taires. Traîner une personne réfrac-

taire chez le psy serait vécu comme

une punition et empirerait la situation.

Quand peut-on arrêter

la thérapie ?

À tout moment. Il n’y a pas d’obli-

gation. Mais la thérapie aura porté

ses fruits si la problématique ou

symptôme pour lequel on est

venu consulter disparaît. Ce qui

veut dire que les causes de

son apparition ont disparu.

La famille a su trouver

une manière d’avoir des

relations plus saines. Ses

membres ont développé plus

d’autonomie les uns par rap-

port aux autres, arrivent à exister

sans étouffer les autres.

psycho

© coMESTocK IMAGES

Comment ça se passe ?

Tout dépend du problème,

de sa gravité et de la capa-

cité d’évolution des membres.

L’accompagnement peut se

faire à l’aide d’injonctions

contradictoires. Par exemple,

si une personne a tendance

à s’éloigner de sa famille, le

thérapeute peut lui demander

de le faire un peu plus. Le but,

c’est que la personne prenne

conscience de ce qu’elle fait

inconsciemment. À chaque

séance, d’une durée d’une

heure environ, les personnes

sont invitées à s’exprimer. Le

thérapeute peut ainsi appré-

hender le rôle de chacun dans

le système, les jeux d’interac-

tions entre les membres, leur

nature et leur intensité. on ne

fixe pas un nombre de séances

minimum à l’avance. c’est aux

personnes de décider si elles

souhaitent revenir ou pas à tout

instant, même si le thérapeute

peut faire des recommanda-

tions à ce sujet. Il faut qu’elles

se sentent libres dans leur

démarche.

Bruno Moulin,

psycho-sociologue,

directeur du cabinet de conseil, de

recrutement et d’interventions psychoso-

ciologiques (cRIP)