ANFORM GUADELOUPE N83

88 anform ! • mars - avril 2019 Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Un adolescent sur deux choisit ses vêtements parce qu’ils sont de marque, pas parce qu’ils lui plaisent ou sont agréables. Est-ce donc si important ? Mon ado est accro PAR ANNE DE TARRAGON Fashion victime D ès la fin du primaire et pendant le collège, dont l’entrée est une étape déstabilisante, l’enfant perd ses repères et cherche à construire sa nouvelle identité d’ado- lescent, puis de futur adulte. Cette période charnière dans le dévelop- pement de l’individu compte nombre de bouleversements, des états d’incertitude, d’insécurité. L’enfant ne sait plus trop qui il est. Raphaël Spéronel, psychologue, explique : “La construction de la personnalité est un processus continu, avec en clés de voûte, l’enfance et l’adoles- cence. Elle concerne quatre pôles : l’identité, l’appartenance (comment l’ado se positionne face auxautres), les choix “positifs” qui consolident l’assurance et la confiance en soi, et les choix “négatifs” qui marquent l’originalité et l’affirmation de soi.” © ISTOCKPHOTO aux marques ! Pour exister, l’ado s’efforce donc d’appartenir àun groupe et s’identifie àses semblables, dont il s’approprie les codes de fonctionnement, la ges- tuelle, la norme vestimentaire. Dans ce contexte, le vêtement devient un signe de reconnaissance sociale. La marque agit alors comme un emblème de la tribu à laquelle il souhaite appartenir. Le paraître est surinvesti : vêtement, look, coiffure, accessoires. CIBLE DES PUBLICITAIRES Àcela s’ajoute que les 8-12 ans sont de grands collectionneurs. Une atti- tude qui les rassure face aux doutes de leur devenir. Ils aiment posséder et collectionner. Cela fait d’eux une cible privilégiée pour les publicitaires. D’autant qu’ils passent beaucoup de temps sur leur téléphone et se positionnent à travers des réseaux, Nos enfan