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anform !
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février - mars 2017
Dossier
Pour les enfants,
est-ce que cela changera
quelque chose ?
“Un jour, mes enfants m'ont deman-
dé pourquoi ils n'avaient pas le même
nom que leur mère. Cela a pesé dans
la balance”,
admet Manuel, marié. À
La Réunion, dans 4 mariages sur 10,
le couple a déjà 1enfant en commun.
Beaucoup de couples se marient
donc pour officialiser une famille.
Cependant, le monde évolue. On voit
émerger de multiples schémas fami-
liaux
“du fait de l'évolution structurelle
et légale du mariage (pacs, homo-
parentalité, famille recomposée,
éclatée, union libre, etc.)”
, explique
Raphaël Spéronel. Une réalité que
les enfants devront s’approprier, en
construisant peut-être déjà d’autres
normes et modèles.
Dois-je me fiancer
pour être mieux préparé ?
Teintées d’un romantisme légèrement
suranné, les fiançailles ne sont plus
vraiment d’actualité et s’apparentent
plus au passage d’une relation privée
à la promesse publique de se marier.
“Aujourd’hui, cette “période d’essai”
est remplacée par le concubinage.
Car celui qui se marie sans avoir testé
la vie à 2 risque d’idéaliser le ma-
riage. Celui qui l’a déjà éprouvée sait
de quoi il en retourne. Ces personnes
n'auront pas les mêmes attentes”,
affirme David Gaulois.
“On est prêt
quand la vie en couple nous a prouvé
que ce que nous aimons en l'autre
est suffisamment fort pour accepter
ce que nous aimons moins”
, pense
Willy, 45ans, 18ans de mariage.
Le mariage modifie-t-il
la vision des proches
sur notre couple ?
Le mariage prend les autres à témoin
d’un engagement.
“J’ai voulu mon-
trer à ma famille et à la société, la
force et la solidité de notre amour”
,
témoigne Ghizlane, 36 ans. En par-
ticulier de nos jours.
“Les indicateurs
statistiques montrent que la péren-
nité du couple n’est pas une mince
affaire. Le mariage donne alors de
la visibilité au couple. Il ne sert plus à
l’initier mais à valider son existence et
sa force aux yeuxde tous”
, confirme
Florence Maillochon, directrice de
recherche au Centre national de la
recherche scientifique
(2)
. Par le ma-
riage, les regards de la famille, des
amis, de la société et de la loi s’intro-
duisent dans le couple. Ils attendent
“de cette unité, des relations harmo-
nieuses. Car le couple est aussi une
dimension concrète d’un fantasme
sociétal de bonheur partagé”
, révèle
Raphaël Spéronel. Mais attention à
ne pas céder à la pression de l’entou-
rage. Àvous de vous affranchir de ces
différents regards, en vous recentrant
sur l’essentiel : votre couple ! Surtout
lors de la préparation des festivités.
Comment éviter le stress
de la préparation
du mariage ?
Les jeunes mariés, par désir de s’ap-
proprier leur mariage, choisissent au-
jourd’hui avec soin thème et invités.
Parfois, en grandes pompes face à
la pression de la société.
“Dans cer-
taines grandes familles ici, le mariage
démontre une puissance sociale.
Plus mon mariage est important, plus
j'existe socialement”
, remarque David
Gaulois. Certains s’oublient à ces
calculs.
“La cérémonie prend le pas
sur ce qui est en jeu, […]l’un finit par
être oublié, au profit du spectacle de
fête […]. On est loin de l’écoute de
soi, de l’autre”
, constate Sophie Ca-
dalen. Le plaisir laisse place au stress,
“sentiment objectif, ou non, d’être
dépassé par une situation donnée”,
selon Raphaël Spéronel. Ainsi, prenez
garde à ne pas devenir une
bridezilla
(contraction de
bride
(mariée)et
God-
zilla
), une future mariée angoissée
et odieuse. Et sachez une chose,
votre mariage ne sera probablement
jamais comme vous l’imaginez ! Mais
ce sera un jour unique !
Le
wedding blues
est-il inévitable ?
La période de déprime post-mariage
survient souvent lorsque, lors des
festivités, la représentation a pris
justement le pas sur l’essentiel. Un