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anform !

novembre - décembre 2016

Fabienne Youyoutte,

artisan des saveurs

Ses souvenirs d’enfance s’expriment à travers des créations glacées,

fruitées, chocolatées. Fabienne Youyoutte, c’est une histoire de

gourmandise. Une histoire de famille. Une histoire d’île.

Par ANNE DE TARAGON

•••

L

orsqu’elle vient vers nous,

dans sa boutique qui

fleure bon les gâteaux,

le sucre et les douceurs,

c’est d’un pas rapide et décidé. Tout

de suite, son sourire s’ouvre, rieur

et généreux. Comme elle, qui offre,

ravie de nous les faire découvrir, ses

biscuits, confitures, glaces et confi-

series. Fabienne Youyoutte, 42 ans,

est une femme en acte. Chocolatier,

pâtissier, glacier, confiseur, chef

d’entreprise, épouse et maman…

il faut énormément d’énergie pour

mener toutes ces vies-là à la fois.

Mais elle y parvient, renouvelant

chaque jour, comme une sportive de

haut niveau, l’exploit de mener une

existence passionnée et créative.

Cette vie-là, elle l’a choisie, comme

une évidence, même si le hasard,

avec son curieux pouvoir, s’en est

mêlé.

Ce métier est-il

un rêve d’enfant ?

Oui et non. Ma vocation, plus tar-

dive, était d’être pâtissier, pas gla-

cier. J’avais 25 ans et j’étais alors

responsable d’exploitation dans

un grand supermarché. J’ai pos-

tulé pour un stage de pâtisserie à

la Chambre des métiers. Faute de

place, on m’a orientée vers une

formation de glacier. Je pensais

refuser mais des amis m’ont encou-

ragée et je suis partie à Lyon.

Je gardais toujours en tête

la pâtisserie, mais je

me suis d’abord

orientée

vers

la profession

de glacier.

J’ai suivi

e n s u i t e

des forma-

tions complémentaires auprès des

meilleurs. J’ai beaucoup appris. De

l’un d’entre eux notamment, glacier

dans la région nantaise qui possé-

dait des vergers et des vignes. Nous

choisissions là les fruits que nous

allions transformer. C’était magni-

fique. En 2004, j’ai franchi le pas

et créé mon entreprise. C’était un

travail colossal, d’autant que j’occu-

pais un poste de responsable qualité

pour un grand groupe. Quand je me

suis trouvée enceinte de ma fille,

mon deuxième enfant, j’ai pris un

congé parental. Mon mari m’a tou-

jours soutenue et aidée et il conti-

nue à le faire. Il s’occupe beaucoup

des enfants. Il est toujours présent.

J’ai beaucoup de chance. Mais il

m’a fallu plus de 10 ans pour me

lancer. C’est difficile.

Qu’est-ce qui inspire

vos créations ?

Je suis nostalgique de mon enfance.

Mes parents travaillaient à Pointe-

à-Pitre et nous restions chez notre

grand-mère et nos tantes. Nous

rencontre

© Daniel Dabriou