

septembre - octobre 2016
•
anform !
179
“Il ne faut pas trop
attendre avant de
reprendre le volant.
Le faire de façon
progressive en termes
de durée, de lieu et de
moment.”
les yeux. Je m’en sors miraculeuse-
ment avec 3 jours d’hospitalisation,
de nombreuses contusions et brû-
lures. 3 mois sont passés, mais ces
images continuent de me hanter. J’y
pense chaque jour, presque chaque
seconde. Pourquoi nous ? Pourquoi
sommes-nous vivantes ? D’où vient
cette drôle de sensation d’avoir
perdu quelque chose ? Première
étape, en parler autour de moi.
“Il
est important d’avoir quelqu’un à
qui parler, il faut “raconter” ce qui
s'est passé, décrire ce que l’on
ressent pour évacuer son stress”
,
m’a conseillé le médecin du CHU.
J’en parle et je pleure. Je pleure et
j’en parle. Ça fait du bien. Je décide
d’aller sur des forums. Les témoi-
gnages sont tous plus violents les
uns que les autres. Myriam a fait
5 tonneaux. Jeannette a heurté un
camion. Cela ne va pas m’aider…
stress post-traumatique
Au contraire, c’est anxiogène. Mieux
vaut aller voir un spécialiste.
“Un
événement traumatisant comme
un accident ou une agression peut
entraîner un état de stress
post-traumatique.
Il
s’agit d’une réaction de
peur et d’angoisse. La
personne revit l’accident
à travers des flashs ou des
cauchemars. Elle est en état
de panique à l’idée de reprendre
la conduite”
, décrit Charley Rouvel,
psychologue. Elle m’explique que le
besoin de consulter et que la durée
de ce trouble dépendent de chacun.
Elle me dit que dans 30 à 70 % des
cas, ce trouble entraîne une dépres-
sion (perte d’intérêt, grand repli sur
soi, évitement des situations de
conduite)souvent accompagnée de
phobies.
symptômes persistants
Les traitements proposés s’ap-
puient sur des thérapies compor-
tementales et cognitives. Il s’agit
d’apprendre à vivre avec l'événe-
ment subi, à remplacer les idées
et comportements négatifs par des
pensées et réactions plus adaptées.
Verbalisation, exercices de contrôle
de la respiration… J’ai mis 2 se-
en
CHiFFres
2 fois plus
de femmes
Elles présentent un risque 2 fois
plus important que les hommes de
développer un trouble de stress post-
traumatique.
Source :
info-trauma.org•••