Previous Page  58 / 160 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 58 / 160 Next Page
Page Background

58

anform !

mars - avril 2016

ma

santé

manière. Il est tout àfait possible de fê-

ter ses 85ans sans souffrir de troubles

de la vue. Néanmoins, après 40ans, il

est vivement conseillé de faire, tous les

3 ans, une visite chez son ophtalmo-

logue, pour vérifier la tension de l’œil

et l’état du cristallin. Généralement,

l’opération de la cataracte intervient à

partir de 6 ou 7/10

e

de vision. Les mé-

decins considèrent qu’àce stade, c’est

handicapant dans la vie quotidienne.

En Guadeloupe, les deux hôpitaux et

certaines cliniques pratiquent couram-

ment cette intervention. Tout comme

en Guyane et en Martinique.

•quelle opération choisir ?

La question ne se pose plus car une

seule opération est désormais pra-

tiquée, à partir de la technique dite

d'extraction extra-capsulaire. C’est la

plus efficace et la moins traumatisante

pour l’œil. Elle consiste à réaliser un

minuscule trou dans la cornée pour

faire pénétrer des ultra-sons. Lesquels

pulvérisent les cellules cristalliniennes.

Ces micro-fragments sont ensuite aspi-

rés àtravers l’incision. Àleur place, le

chirurgien fait glisser un implant qui se

déplie pour se mettre en position. Mais

avant, il aura fallu dilater l’iris, traver-

ser la cornée et parvenir au cristallin.

L’incision étant réalisée en “escalier”,

elle se referme très rapidement. Plus

besoin de points. C’est moins trauma-

tisant, plus étanche et hermétique. Le

patient quitte l’hôpital dès l’intervention

achevée avec pour seule contrainte de

prendre des antibiotiques et des anti-

inflammatoires sous forme de gouttes,

en évitant de se frotter l’œil. La récupé-

ration visuelle se fait en quelques jours

ou quelques semaines. La vue est de

nouveau parfaite. Toutefois, le port de

lunettes d’appoint pour la vue de près

s’impose.

• quel taux de réussite ?

Selon les chiffres, l’opération réussit

dans 99 % des cas. Il est toujours

possible d’avoir une capsule fragile

qui rompt ou encore un implant qui

ne se positionne pas bien, mais c’est

rarissime, au même titre qu’un rejet

d’implant. Le seul vrai risque, c’est

une réaction allergique. 1 cas sur

3 000, d’où l’importance de prendre

des gouttes dans le mois qui suit

l’intervention. Sinon, àlong terme, un

décollement de rétine peut se produire

(1à5% des cas sensibles), surtout si

le patient présente un autre facteur de

risque au départ, comme une grande

myopie. Pour toutes ces raisons,

l'intervention de la cataracte ne doit

pas être banalisée. Bertille a subi cette

intervention en 2007, le chirurgien

lui a proposé un implant multifocal,

dernière génération à l’époque. La

différence avec un mono-focal est qu’il

n’exige pas le port de lunettes. Depuis

cette date, Bertille voit en dédoublé de

loin avec une sorte de voile perma-

nent. Elle est incapable de conduire

la nuit àcause des halos et du dédou-

blement. Au début, le médecin pensait

qu’il s’agissait d’un problème de cica-

trisation, mais 8 ans plus tard rien n’a

changé. Aussi n’a-t-elle jamais voulu

se faire opérer de l’autreœil.

• quelles exceptions ?

En 2015, le danger ne vient donc plus

de l’intervention en elle-même, mais

desmaladies de la cornée, visibles uni-

quement au moment de l’opération.

C’est pourquoi le chirurgien ne fera

jamais les deux yeux en même temps.

Autre réalité, si le patient a un âge

certain, sa cataracte est vieille, trop

dense, trop mûre. Dans ce cas, il n’est

pas possible d’utiliser les ultra-sons. Il

faut revenir àla technique précédente.

•••