

septembre - octobre 2015
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anform !
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Chère Adèle,
Je comprends tout à fait. D’un côté vous avez l’air
d’éprouver un attachement profond l’un pour l’autre
et, de l’autre côté, votre amour inconditionnel pour
votre fille fait que vous ne pouvez accepter qu’on la
maltraite, y compris “le dernier” homme de votre
vie. Mais, Adèle, c’est bien de maltraitance dont il
s’agit. Cette gifle entre dans le cadre des violences
éducatives. Rien ne justifie la violence, encore moins
la colère ni la rage. Qui sait si un jour vous ne pour-
riez en faire vous aussi l’amère expérience ! Rap-
pelez-lui fermement que la violence n’est en aucun
cas éducative. elle ne fait qu’humilier ou détruire la
victime. en outre, il n’est absolument pas nécessaire
qu’il fasse comme si elle était sa fille. Votre fille a
déjà ses parents. et même si son père biologique
est peu présent, il reste son père et exercera son
rôle de père à sa façon. Votre partenaire doit rester
votre conjoint et il n’est pas bon qu’il intervienne
dans l’éducation de votre fille. en revanche, tous les
deux doivent se respecter ainsi que respecter les
règles de votre maison si vous vivez ensemble. en
résumé, Adèle, il me semble tout à fait approprié
d’interdire purement et simplement à votre ami de
toucher votre fille.
“Il a gif lé ma fille ”
“Je vis avec un homme que j’ai rencontré il y a
plusieurs mois sur un réseau. Nous nous aimons très
fort. Il a 35 ans et représente beaucoup pour moi.
Peut-être le dernier homme que je pourrais avoir...
J’ai aussi une petite fille de 3 ans. Adorable. L’autre
jour, ma fille a fait une tache sur la veste de mon
ami. Il l’a giflée. Pas fortement, mais tout de même.
Je n’ai pas du tout apprécié. Nous avions parlé de
l’éducation de ma fille et nous étions d’accord pour
qu’il fasse comme si elle était sa fille. Je l’ai trouvé très
haineux envers elle, prêt à lui faire mal. Une colère
forte et à peine maîtrisée. Et c’est ça qui me fait peur.
Faut-il remettre en cause cette relation parce qu’il ne
supporte pas ma fille ? Faut-il attacher de l’impor-
tance à un moment de colère ? Je ne veux pas qu’il
puisse maltraiter mon enfant. Je m’en voudrais toute
ma vie et ne le supporterais pas.”
Adèle, Guadeloupe