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mai - juin 2016

anform !

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Toujours

mes boucles d’oreille

“Et en or !”

, renchérit fièrement Raymonde,

68 ans.

“Dans la famille, tous les enfants se

sont fait percer les oreilles à1 mois.”

Et pour-

tant,

“l’or ne va pas àtoutes les femmes. C’est

l’étude colorimétrique qui va déterminer la cou-

leur de bijoux àprivilégier selon sa typologie”,

explique Lauranza Doliman, coach experte en

image. Mais quels pouvoirs de beauté et de

séduction cachent nos bijoux ?

“Des boucles

d’oreilles éclaireront, harmoniseront et rééqui-

libreront un visage. Une broche ou un collier

rehausseront un décolleté. Un bracelet ou une

bague brillante donneront une gestuelle sen-

suelle”,

détaille Lauranza Doliman.

De l’or, de l’or !

Les lois somptuaires, en vigueur pendant l’esclavage,

interdisaient aux esclaves de porter des

“bijoux d’or, pier-

reries, soie, rubans et dentelles”

. C’est ainsi qu’àla fin

de l’esclavage, les Antillaises affichent avec fierté leurs

bijoux, en or de préférence ! Aux oreilles des femmes,

créoles, tétés-négresse, pommes-cannelle, pierres

noires et grappes de vigne. Au cou, colliers-choux,

mailles-concombre et chaînes forçats et aux poignets,

joncs et semainiers. Signe, auparavant, d’un amant ou

d’un mari généreux, le bijou devient, peu àpeu, syno-

nyme d’indépendance. “

Les bijoux révèlent, à leur ma-

nière, notre identitésociale. Mais, au-delàdes messages

conscients qu’ils délivrent, ils font partie de notre histoire

et peuvent révéler notre personnalitéinconsciente”

, pré-

cise Lauranza Doliman, coachexperte en image. Affran-

chies du passé, les femmes d’aujourd’hui n’hésitent plus

àporter du “toc” ou des bijoux provenant de l’artisanat

local, en toute liberté!