

mai - juin 2016
•
anform !
97
15
Toujours
mes boucles d’oreille
“Et en or !”
, renchérit fièrement Raymonde,
68 ans.
“Dans la famille, tous les enfants se
sont fait percer les oreilles à1 mois.”
Et pour-
tant,
“l’or ne va pas àtoutes les femmes. C’est
l’étude colorimétrique qui va déterminer la cou-
leur de bijoux àprivilégier selon sa typologie”,
explique Lauranza Doliman, coach experte en
image. Mais quels pouvoirs de beauté et de
séduction cachent nos bijoux ?
“Des boucles
d’oreilles éclaireront, harmoniseront et rééqui-
libreront un visage. Une broche ou un collier
rehausseront un décolleté. Un bracelet ou une
bague brillante donneront une gestuelle sen-
suelle”,
détaille Lauranza Doliman.
De l’or, de l’or !
Les lois somptuaires, en vigueur pendant l’esclavage,
interdisaient aux esclaves de porter des
“bijoux d’or, pier-
reries, soie, rubans et dentelles”
. C’est ainsi qu’àla fin
de l’esclavage, les Antillaises affichent avec fierté leurs
bijoux, en or de préférence ! Aux oreilles des femmes,
créoles, tétés-négresse, pommes-cannelle, pierres
noires et grappes de vigne. Au cou, colliers-choux,
mailles-concombre et chaînes forçats et aux poignets,
joncs et semainiers. Signe, auparavant, d’un amant ou
d’un mari généreux, le bijou devient, peu àpeu, syno-
nyme d’indépendance. “
Les bijoux révèlent, à leur ma-
nière, notre identitésociale. Mais, au-delàdes messages
conscients qu’ils délivrent, ils font partie de notre histoire
et peuvent révéler notre personnalitéinconsciente”
, pré-
cise Lauranza Doliman, coachexperte en image. Affran-
chies du passé, les femmes d’aujourd’hui n’hésitent plus
àporter du “toc” ou des bijoux provenant de l’artisanat
local, en toute liberté!