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anform !
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janvier - février 2016
caribéen : l’Europe et l’influence
américaine, le cinéma d’auteur et
le cinéma d’action. Mais au fond,
comme beaucoup de gens qui font
les choses par passion, je ne sais
faire que ça. J’ai eu aussi de la
chance.Jesuis un mec de banlieue
qui a fait de très belles rencontres.
comme les personnages du
film
Le gang des Antillais,
votre
histoire aurait pu mal tourner ?
Oui.Mais j’ai été très bien élevé par
une mère seule, infirmière, avec un
garçon un peu fou, un peu dur…
Elle m’a donné le choix entre aller
avec mes copains, ou faire quelque
chose de bien de ma vie. Quand on
donne le choix à quelqu’un, il choi-
sit très souvent le meilleur ! Elle ne
m’a jamais déconnecté de la culture
caribéenne, et j’ai été élevé dans
cette ouverture d’esprit. Aujourd’hui,
j’essaie de transmettre ces valeurs à
mon fils de 14 ans (qui joue dans le
film) et ma fille qui a 7 ans.
•••
l’éducation des enfants
et des jeunes vous tient à cœur…
Je fais partie de ces parents qui, au-
delà de l’amour naturel pour leurs
enfants, veulent changer tout ce
qu’il y a de mauvais dans la société
actuelle ! Pour l’avenir de tous les
enfants du monde. Comme ceux
qui viennent ôter les sargasses des
plages en famille. J’essaie de mon-
trer, à mon niveau, celui qui se déso-
cialise, s’installe peu à peu hors du
système,sans règles,sans repères et
en révolte. Pour comprendre et que
cela ne recommence
plus.Unjeune
peut manifester sa rage autrement,
avec un stylo par exemple, comme
Loïc Léry,auteur du livre
Le gang des
Antillais.
Quels sont vos projets ?
J’aimerais accélérer le mouvement,
réaliser plus de longs métrages et
entreprendre, sur fond de guerre
d’Algérie, une biographie de Frantz
Fanon.
un musicien ?
Miles Davis pour la virtuo-
sité avec laquelle il jouait de
son instrument !
un film ?
La horde sauvage
de Sam
Peckinpah pour le côté
bandit de grand chemin
que l’injustice fait basculer,
convaincu de sa liberté,
jusqu’à la mort. Mais il
garde des valeurs.
un menu ?
En entrée, un féroce, puis
des dombrés, pois et
queues. Et, ensuite, un bon
sorbet au coco. Sans oublier
le goûter : un chodo !
une plage ?
Je ne suis pas très plage.
Ce qui me plaît, c’est par-
courir les rues de Pointe-
à-Pitre. Je suis un urbain,
j’aime les villes, le quartier
de Carénage, par exemple.
J’aime la population qui vit
derrière les tôles ! Je suis un
vrai Pointois.
Si vous étiez…
© DR
rencontre
“Je suis un mec
de banlieue
qui a fait de très
belles rencontres.”