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©ISTOCK

mai - juin 2015

anform !

91

E

lle, 15 ans :

“j’adorerais

me faire tatouer untribal

enbas du dos. C’est hy-

per sexy!”

Moi :

“Excuse

me, miss ?!”

Là, on respire, on se

calme, on gère et surtout on ne hurle

pas. Avec les ados, l’erreur est d’y

aller “en frontal”. La technique est

donc de ruser en contournant l’obs-

tacle. Par exemple, s'il est douillet, il

est facile d’aborder l’aspect douleur.

Il s’agit tout de même d’injecter de

l’encre sous la peau (exactement

entre le derme et l’épiderme)à l’aide

d’aiguilles. Et pendant cette opé-

ration, on ne peut pas empêcher le

sang de perler à la surface. Selon

l’endroit du corps, on ne pourra pas

éviter la douleur. La première fois, ce

sera un peu comparable à la sensa-

tion d’une brûlure ou d’un scalpel qui

viendrait découper la peau... Si ça

ne fonctionne pas, on peut feindre

de s’intéresser aux raisons de cette

demande. À la base, le tatouage

servait surtout à marquer son appar-

tenance à un groupe, une tribu, une

religion, de façon définitive. Puis,

c’est devenu un moyen d’afficher ses

revendications, de provoquer ou de

marquer son originalité. Mais si ces

petits dessins cutanés ont longtemps

eu une image négative, car asso-

ciés au milieu carcéral ou criminel,

depuis les années 2000, on assiste

à un véritable phénomène de mode.

On ne compte plus les stars du hip

hop, du rock, du cinéma, de la télé

ou du sport qui arborent fièrement

leurs tatouages. C’est la principale

motivation de votre adolescent : être

à la mode ! Sauf que le tatouage

doit répondre à toute une réflexion

empreinte de maturité. On le garde

à vie.

“C'eST moN CorpS”

Puis, l’ado finit par argumenter

c’est mon corps, je fais ce que je

veux avec”

. Moi, je n’oublie pas que

“toncorps vient de moncorps et que

c’est moi qui décide ! Surtout, tu n’as

pas fini de grandir et le tatouage

pourrait se détériorer pendant ta

croissance”

. C’est la raison pour

laquelle peu de tatoueurs acceptent

de tatouer les jeunes gens avant

18 ans. Enfin, il ne sera pas difficile

d’avancer l’aspect financier. Car

rien n’est gratuit. Particulièrement

le travail artistique d’un tatoueur

qui, en général, dépasse souvent le

budget “argent de poche” de votre

descendance.

nos

enfants

Peaux noires

et métissées ?

Il n’y a aucune contre-

indication mais le fort

taux de mélanine contenu

dans l’épiderme (la partie

supérieure) des peaux foncées

masque l’encre qui doit se

fixer dans le derme (la couche

inférieure). Le tatoueur vous

conseillera sur les couleurs

à choisir après avoir analysé

votre pigmentation. Du coup,

sur peau noire on opte plutôt

pour une encre noire qui

prendra une teinte bleutée

ou verte avec le temps,

tandis que les peaux café

au lait pourront se diriger

vers le bleu ou le rouge. Il

n’y a pas plus de risques à

se faire tatouer quand on a

la peau foncée en revanche,

il convient de s’assurer de la

bonne santé de la peau auprès

d’un dermatologue car les

changements de couleurs

d’un tatoo sur peau noire sont

souvent dus à une mauvaise

estimation de l’intensité de la

pigmentation cutanée.