ANFORM LA REUNION N46

94 anform ! • août - septembre 2018 Épater la galerie Spéléo dans les tunnels de lave Le sous-sol de La Réunion regorge de richesses insoupçonnées, à l’image des tunnels de lave que l’on retrouve à Sainte- Rose, au Tremblé, à l’Éperon ou à la Plaine des Cafres. Juste là, sous nos pieds, existe un véritable terrain de jeu pour les spéléologues en herbe. PAR SONIA DELECOURT I l est 14 h quand notre groupe retrouve le guide, sur la route du Grand Brûlé, direction la coulée de 2004. Ne vous imaginez pas vous aventurer sans équipement dans ce lieu obs- cur. Pantalon épais, chaussures fermées, genouillères, coudières, gants, casque et lampe frontale sont indispensables pour découvrir les entrailles de La Réunion. PAROIS DE BRONZE Après une marche de 10 min sur la lave, où trônent bois de chapelet, bois de rempart, mousses, fougères et lichens, notre guide nous dévoile l’entrée du tunnel de lave. Un en- droit totalement invisible pour les néophytes. Un trou qui nous ouvre les portes d’un monde insoup- çonné. Nous nous y engouffrons les uns après les autres et décou- vrons le site avec émerveillement. Ce n’est que depuis 2011 que les ecolo tunnels de lave peuvent être visités avec des guides diplômés. Mais c’est quoi exactement un tunnel de lave ? “Au départ, le tunnel de lave provient d’une rivièrede lave issue d’un volcan effusif, explique Julien Engel d’Envergure Réunion, diplô- mé d’état en spéléologie, en canyo- ning et accompagnateur en mon- tagne. Peuàpeu,les bords decette rivière se refroidissent, forment des croûtes,puis unchenal delave.Tout doucement, une voûte se forme, refroidit et constitue le plafond du tunnel.Quandl’éruptions’arrête, le tubesevidangeet donneuntunnel delave.Celui delacouléede2004 est le plus grand réseau de l’île, avec 6 kmde galeries. C’est aussi le plus jeune au monde.” Rapide- ment, nous réalisons que la lampe frontale est notre meilleure amie, tant l’obscurité est dense. Tout autour de nous, nous découvrons un tunnel aux parois lisses comme © SONIA DELECOURT