ANFORM LA REUNION N46

8 anform ! • août - septembre 2018 coupappris sur lavanilleet certains légumes. J’ai découvert l’existence de plantes. J’ai d’ailleurs goûté, chez l’habitant, un gâteau à la patate douce infusée au géranium rosat : magique!” Challenge Au contact des chefs de chaque région, elle revisite les recettes tra- ditionnelles. “Peu évident lorsque l’on n’apas laculture culinaire de larégionet quel’onneconnaît pas le plat. En général, les gens sont intrigués. Mais je garde les bases, afin de nepas déstructurer leplat. C’est un vrai challenge !” Ainsi, en Guadeloupe, en compagnie du chef Jimmy Bibrac, Kelly Rangama a revisité le colombo de cabri : can- nellonis fourrés, salade pour la fraî- cheur et la digestion, fleurs d'estra- gon “ ramenant une pointe subtile, unpeuculottéeavecducabri, mais qui marche très bien !” Un régal ! Mais la jeune femme de 30 ans veille à mettre son système diges- tif au repos. “Mon travail consiste aussi à goûter plusieurs plats de ••• l’Outre-mer, en général bien épi- cés et en sauce… Lorsque je rentreà Paris, je m'impose une hygiène de vie stricte. Peudepain, degluten, pas d'al- cool, pas de plats en sauce, un seul féculent par jour, de la nage et de la gymnastique en salle.” Puis, de retour sur le ter- rain, elle est épaulée par un jeune apprenti de la région visitée. Au terme de son voyage, le plus doué sera récompensé par un stage de cuisine gastronomique à Paris. Car pour Kelly Rangama, la cui- sine n’est pas une affaire solitaire. “C'est aussi la transmission d’un savoir-faire de nos grand-mères. Nous devons transmettre ces plats ancestraux et traditionnels aux futures générations.” L’occasion de découvrir également d'autres cultures, de comparer les saveurs, sans aucun esprit de compétition. “Il y aénormément de similitudes entre les régions d’Outre-mer, mais aussi des différences comme à Saint-Pierre-et-Miquelon où le climat n’est pas le même.” Des découvertes d’associations et de mariages de saveurs aux quatre coins du monde ultramarin que “Chef Kelly” compte bien mettre à profit. Elle projette d’ouvrir un res- taurant à La Réunion. “Jevais sur- tout mettre en avant les produits réunionnais, en les alliant aux bases delagastronomiefrançaise. Je ne compte pas m’approprier tous les univers culinaires que j’ai pu découvrir dans les autres régions. Mon identité reste bien réunionnaise.” © ALEXANDRE GRAFF rencontre

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