ANFORM LA REUNION N46
16 anform ! • août - septembre 2018 Des outils pour traquer les fake Il suffit souvent d'une rapide recherche sur internet pour démasquer de fausses informations. Si vous avez un soupçon, visitez par exemple des sites internet spécialisés dans ce travail d'enquête, comme www.hoaxbuster. com. Sur www.lemonde.fr/ verification, vous pourrez aussi évaluer la fiabilité d'une source d'information. On publie une photo des symptômes d'une nouvelle maladie, ou d'une épidémie dont personne ne veut soi-disant parler ? Pour vérifier qui a publié cette photo avant, et donc quand elle a été mise en ligne pour la première fois et par qui, téléchargez-la sur un site de recherche d'image inversée, comme www.tineye.com ou https://images.google.com/. source est trop vague... méfiance ! Si la source est citée, il est bon de retrouver la publication d'origine. Les multiples résumés et simplifications que subit une information au fil des reprises peut la déformer. C'est l'effet “téléphone arabe”. La fiabilité de la source peut alors être jugée. S'agit-il d'un obscur lobby ou d'un groupe de recherche universitaire ? D'un méde- cin (disposant donc d'un diplôme de docteur en médecine)ou d'un théra- peute (un titre que n'importe qui peut s'attribuer) ? La découverte est-elle publiée dans un journal profession- nel reconnu ? Si la source est fiable, l'information d'origine mérite d'être lue en détail, en faisant attention aux mots employés. Une molécule qui agit sur le cancer du côlon chez la souris n'est pas forcément une solution miracle pour l'homme. Une molécule qui “agit” n'est pas une solution qui “guérit”. Le “cancer du ••• © ISTOCK “Une analyse rigoureuse de l'information en question suffit souvent à juger de sa solidité. ” côlon” n'est pas représentatif de tous les cancers. Et surtout, ce qui fonc- tionne chez la souris ne fonctionnera pas forcément chez l'homme. Enfin, une étude seule fera rarement révo- lution si elle n'est pas suffisamment reproduite et confirmée. Mais l'affaire peut parfois nécessiter plus qu'une petite recherche internet et une lec- ture attentive, comme l'admet Hervé Maisonneuve. “Il estparfois trèscom- pliqué de juger de la validité d'une information. Encas dedoute, parlez- enàdes professionnels qualifiés. Les médecins, les infirmiers, sont apriori plus armés pour juger de lafiabilité d'une information en santé.” Et en tout cas, avant de cliquer sur “j'aime” ou de relayer une information, arrêtez votre geste ne serait-ce que quelques secondes, et réveillez votre esprit cri- tique. Vous lutterez ainsi contre une maladie certaine et parfois mortelle : la désinformation !
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