ANFORM REUNION N41
octobre - novembre 2017 • anform ! 15 ••• © ISTOCK d'autorisation de mise sur le mar- ché, mais peut être prescrit dans le cadre d'une autorisation temporaire d'utilisation. Il s'agit d'autorisations exceptionnelles, nominatives, délivrées lorsqu'aucun autre médi- cament n'est efficace. PSYCHOACTIF Car le cannabis a bien des effets bénéfiques. Ils sont dus à une famille de molécules actives ap- pelées cannabinoïdes. La plante en contient plus de 100 variétés différentes. Les deux variétés les mieux connues sont le tétrahydro- cannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD). Le THC est la molécule qui provoque le plus d'effets psychoac- tifs : cette sensation de “planer” et d'euphorie que recherchent les fumeurs. Il diminue le stress (même si chez certaines personnes il peut augmenter l'anxiété), excite l'appétit et la libido. Le THC peut être synthétisé en laboratoire, et on le retrouve dans certains médica- ments, comme le Sativex. Mais les médicaments privilégient en géné- ral le CBD. Car ce cannabinoïde provoque moins d'effets psychoac- tifs et plus d'effets thérapeutiques. Il soulage les spasmes et convul- sions (notamment dans le cadre de maladies comme la sclérose en plaques ou l'épilepsie), diminue les réactions inflammatoires, l'anxiété, les nausées et les vomissements, et améliore l'appétit des personnes anorexiques ou malades du Sida. Il est particulièrement apprécié pour soulager les nausées provoquées par les traitements contre le can- cer. Les législations définissent cependant des conditions d'usages très diverses. Certaines autorisent la culture de plants (comme au Canada), d'autres l'achat de fleurs en pharmacie (comme en Italie), majorité des états américains ont adopté des législations autorisant leur usage dans le cadre médical. Au niveau mondial, le cannabis figure sur la liste des stupéfiants de la convention unique de 1961. Àce titre, c'est une substance interdite, sauf dans les états ayant édité des règles contrôlant son usage. Ces dernières années, une vingtaine de pays (dont l'Australie, le Chili ou encore le Canada)ont franchi le pas et autorisé l'usage du cannabis (éventuellement sa production et/ ou son commerce), notamment pour soulager certains malades. Le mouvement se fait sentir en Eu- rope. En Allemagne, en Croatie, en Italie, en Finlande, en République Tchèque, en Roumanie, certains malades ont désormais la possibi- lité d'utiliser la plante, ses dérivés ou des médicaments mimant ses effets. En Espagne, aux Pays-Bas, ce n'est pas seulement l'usage médical du cannabis qui est auto- risé, mais aussi son usage récréatif. La France est restée, pour l'instant, très conservatrice sur le sujet. Un seul médicament contenant des extraits de cannabis a obtenu une autorisation de mise sur le marché en 2014. Il s'agit du Sativex, pres- crit pour soulager les douleurs et spasmes de la sclérose en plaque. Mais les fabricants et les autorités ne sont pas parvenus à un accord sur le prix de vente (qui dépasse souvent les 400 euros pour 1 mois de traitement). Sa commercialisa- tion est donc bloquée. Quelques centaines de patients ont pu béné- ficier d'une autre molécule de syn- thèse, commercialisée sous le nom de Marinol. Ce médicament n'a pas
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