ANFORM GUIDE NAISSANCE REUNION 2019

109 Le Guide de la Naissance 2019 Fessées ou claques, cris, menaces, chantages, jugements, dévalori- sations, humiliations, moqueries, insultes, promesses qu'on ne tient pas... voici un panel de ce que l’on nomme les violences éducatives ordinaires. Loin d'être anodines, elles peuvent avoir des répercus- sions à long terme sur l’enfant. La Fondation pour l'enfance a d’ailleurs mené une campagne nationale de sensibilisation sur le sujet. Son mes- sage : “Violenter son enfant, c’est le marquer pour longtemps.” Un mini-site (www.violence-educative. fondation-enfance.org/ ) permet de connaître les effets et conséquences de ces violences au fil des ans. Sur un enfant en bas âge, elles peuvent provoquer un renfermement sur soi ou de l'agressivité par mimétisme dès 3 ans. L'anxiété et la déprime peuvent apparaître dès 5 ans. Dans tous les cas, l'enfant a de grandes chances de souf- frir d'un manque de confiance en soi. Son développement va se faire sur un mode d'insécurité avec un sentiment de peur qui empêche la maturation normale du cortex cérébral, au niveau préfrontal notamment. Loin de culpa- biliser les parents, le site donne des conseils pour apprendre à gérer sa propre colère, transmettre des règles de vie sans menaces, chantage ni puni- tion, écouter son enfant et l’accompa- gner, lui parler autrement, de manière positive. Punition 97 “La violence éducative ordinaire, qu’est-ce que c’est ?” “La fratrie, c’est l’apprentissage de la vie sociale. Les enfants se positionnent par rapport à ce qu’il y a autour d’eux et, naturellement, à leurs frères et sœurs. Les dis- putes font donc partie du processus, elles sont même normales”, souligne Joëlle Deblangey, médecin psycho- thérapeute. “Quand les enfants sont très rapprochés en âge et que leur niveau d’acquisition est assez proche, il peut y avoir un problème de place. Les disputes sont une façon de s’affirmer, d’exister, d’attirer la reconnais- sance du parent.” Puisqu’elles sont “normales”, rien ne sert de s’inquiéter outre mesure. Mais il est important de mettre des limites afin qu’elles ne rendent pas la vie de famille infernale. “Il faut avant tout que les parents sachent où ils placent le curseur. Où sont leurs limites et s’y tenir. Le pire pour les enfants, ce sont les atti- tudes paradoxales. Dire blanc, puis noir. Interdire les bagarres et donner une fessée…” Tout est affaire de dosage. On ne dose bien que lorsqu’on a réfléchi à ce qui est acceptable ou non pour soi-même. “Il est pri- mordial aussi que les parents valident chaque enfant en tant qu’individu.” Ainsi, il faudra éviter les expressions –comme “allez, les enfants”– qui englobent. Un grand pourra se coucher un peu plus tard que son cadet (et le lui faire remarquer). Un petit pourra être aidé dans sa toilette (au même âge, on aidait le grand), etc. “La famille doit bien sûr avoir des valeurs communes qui font son socle. Mais à l’intérieur de ces valeurs, chacun est individualisé.” Pour ce qui concerne les activités extrascolaires, on ne choisira donc pas tennis et musique pour tout le monde –même si c’est pratique–, mais plutôt du théâtre pour un enfant un peu introverti, du rugby pour son frère plus expansif, etc. “ De la même façon, il faut valider chaque enfant dans son talent. Reconnaître à l’un d’être fort en maths et à l’autre d’être un as du piano. Valider leurs différences permet d’éviter la compétition et les conflits. Leur confiance en eux se construit à partir de cette reconnaissance, ce qui entraîne naturellement moins de revendications.” Disputes 98 “Mes enfants se chamaillent trop souvent. Comment y mettre un terme ?” Ma Famille

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