ANFORM GUIDE NAISSANCE REUNION 2019
103 Le Guide de la Naissance 2019 C’est d’abord la curiosité qui amène le tout-petit à découvrir ses organes génitaux, généra- lement dès la première année. L’autostimulation est une activité normale qui ne doit pas géné- rer de remarques et encore moins de punitions de la part des parents et de l’entourage. Cela lui procure du plaisir et de l’apaisement et lui permet de comprendre comment réagit son corps. C’est une étape indispen- sable et normale du développe- ment psychosexuel de l’enfant. Comme l’explique Raphaël Spé- ronel, psychologue, “entre 0 et Jeux sexuels 90 “Est-ce normal qu’il touche ses parties génitales à 4 ans ?” 7 ans, le jeune a des rendez-vous obligatoires avec la sexualité, notamment la découverte de son corps, du corps des autres et de l'autre en général. Cela suppose curiosité, recherche intellectuelle et développement mental... Les enjeux et jeux sexuels ne sont pas que génitaux et “plus ou moins pervers”. Ils sont surtout fonda- teurs de la place que l’individu tiendra dans la société, de ses comportements et conduites mentales. Si au départ les activi- tés génitales sont autocentrées, leur destinée est de permettre au sujet de s’émanciper, grâce à la connaissance qu’il va acquérir de lui et de l’autre, et de l’équilibre nécessaire entre désir et respect.” Selon Freud, le père de la psychanalyse, la sexualité infantile se décompose en quatre stades. • Le stade oral (0 à 1 an) : bébé éprouve du plaisir en tétant, en suçant son pouce. • Le stade anal (1 à 3 ans) : l’enfant trouve son plaisir dans la rétention ou l’évacuation des selles et des urines. • Le stade phallique (3 à 5 ans) : les organes génitaux deviennent le centre de la sexualité de l’enfant. C’est au cours de ce stade qu’apparaît le fameux complexe d’Œdipe où l’enfant cherche l’amour du parent de sexe opposé. • Le stade génital (adolescence) : après une accalmie sexuelle entre 6 et 12 ans, l’enfant entre à la puberté dans sa maturité sexuelle. Chaque âge a ses plaisirs Super-héros 91 “Pourquoi il se déguise ?” Se déguiser, c’est chercher à s’identifier. Vers 3 ans, l’enfant aspire à changer de peau. Son modèle favori sera d’abord son père ou sa mère (les talons de maman, le chapeau de papa…). Puis, il réclamera la panoplie du super-héros ou la robe de princesse qu’il délaissera progressivement vers 8-10 ans. Se déguiser, c’est se projeter dans le “quand je serai grand”. Cela permet de se sentir plus fort, de se doter des pouvoirs ou attributions du costume (héros) ou pour exor- ciser ce qui effraie (monstre). C’est changer d’identité. Se déguiser en clown l’autorise à faire le pitre et transgresser les règles. “Se masquer, c’est aussi révéler. On cache comme pour mieux attirer l’attention” , complète Raphaël Spéronel, psychologue. Choisir ou créer un déguisement fait appel à la créativité de l’enfant et ren- seigne sur ce qu’il souhaite investir comme rêves, exprimer comme émotions et même comme peurs. Que ce soit à l’occasion de fêtes culturelles (carnaval, halloween…) ou grâce à une valise pleine de vieux vêtements, c’est dans tous les cas, très constructif ! Ma Famille
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