ANFORM GUIDE NAISSANCE REUNION 2018

132 Le Guide de la Naissance 2018 ma famille Conflit parental Encore trop peu utilisée, la médiation familiale est une solution pour sortir de situations difficiles. Contrairement aux idées reçues, elle ne se can- tonne pas aux divorces et concerne toutes les situations où le dialogue est rompu. Elle doit être volontaire et concertée. La médiation familiale peut être sollicitée pour : 1 - prévenir ou gérer un conflit familial afin de trouver des solutions dans un cadre neutre et confidentiel ; 2 - régler des conflits dans un contexte de séparation ou de divorce ; 3 - être aidé dans la résolution d’un problème (une difficulté à commu- niquer, par exemple) sans avoir la volonté de se séparer ; 4 - rétablir la communication entre parents et adolescents (à partir de 14 ans), entre grands-parents et petits-enfants ; 5 - organiser l’accompagnement d’un parent âgé au sein de la fratrie. En fin de médiation les personnes repartent avec un récapitulatif du projet d’entente, c’est-à-dire la description de toutes les décisions prises de façon négociée dans le respect de la loi et des besoins de chacun. Jacqueline Jacqueray médiatrice familiale 94 “Quand faire appel à la médiation familiale ?” “La fratrie, c’est l’apprentissage de la vie sociale. Les enfants se positionnent par rapport à ce qu’il y a autour d’eux et, natu- rellement, à leurs frères et sœurs. Les disputes font donc par- tie du processus, elles sont même normales”, souligne Joëlle Deblangey, médecin psychothérapeute. “Quand les enfants sont très rapprochés en âge et que leur niveau d’acquisition est assez proche, il peut y avoir un problème de place. Les dis- putes sont une façon de s’affirmer, d’exister, d’attirer la recon- naissance du parent.” Puisqu’elles sont “normales”, rien ne sert de s’inquiéter outre mesure. Mais il est important de mettre des limites afin qu’elles ne rendent pas la vie de famille infer- nale. “Il faut avant tout que les parents sachent où ils placent le curseur. Où sont leurs limites et s’y tenir. Le pire pour les enfants, ce sont les attitudes paradoxales. Dire blanc, puis noir. Interdire les bagarres et donner une fessée…” Tout est affaire de dosage. On ne dose bien que lorsqu’on a réfléchi à ce qui est acceptable ou non pour soi-même. “Il est primordial aussi que les parents valident chaque enfant en tant qu’individu.” Ainsi, il faudra éviter les expressions –comme “allez, les enfants”– qui englobent. Un grand pourra se coucher un peu plus tard que son cadet (et le lui faire remarquer). Un petit pourra être aidé dans sa toilette (au même âge, on aidait le grand), etc. “La famille doit bien sûr avoir des valeurs communes qui font son socle. Mais à l’inté- rieur de ces valeurs, chacun est individualisé.” Pour ce qui concerne les activités extrascolaires, on ne choisira donc pas tennis et musique pour tout le monde –même si c’est pra- tique–, mais plutôt du théâtre pour un enfant un peu intro- verti, du rugby pour son frère plus expansif, etc. “ De la même façon, il faut valider chaque enfant dans son talent. Recon- naître à l’un d’être fort en maths et à l’autre d’être un as du piano. Valider leurs différences permet d’éviter la compéti- tion et les conflits. Leur confiance en eux se construit à partir de cette reconnaissance, ce qui entraîne naturellement moins de revendications.” Disputes 93 “Mes enfants se chamaillent trop souvent. Comment y mettre un terme ?”

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