MON JARDIN CRÉOLE 2024 99 Précaution d'emploi L’utilisation des plantes créoles à des fins médicinales est ancestrale. Mais ces connaissances tendent à disparaître. « La perte progressive de ces savoirs populaires provoque parfois une automédication mal maîtrisée », s’inquiète le Dr Jean-Louis Longuefosse, pharmacien. Et l’idée répandue selon laquelle l’utilisation des plantes est anodine est fausse. « Une plante médicinale soigne et a des effets secondaires. Mal utilisée, elle peut être un poison. Il y a des plantes toxiques qu’il faut savoir reconnaître, comme la sonnette (ou chacha, Crotalaria retusa). Ou encore, une plante comme Douvan nèg (Petiveria alliacea) soigne la sinusite, mais à forte dose peut être abortive. Il faut connaître le dosage et la fréquence avec laquelle on va prendre une décoction, une infusion ou une macération », alerte Marie Gustave, diplômée en phytothérapie et présidente de l’Aplamédarom (Association pour les plantes médicinales et aromatiques de la Guadeloupe). Demandez toujours conseil à un professionnel de santé. Ainsi, dans le cadre d’une médecine familiale, l’usage des rimèd razié doit être réservé à des troubles bénins et aux petits bobos : fièvre, rhume, toux, indigestion, flatulences, constipation, céphalées, éruptions cutanées… Et si après un traitement de courte durée aucune évolution n’est observée, il faut là encore consulter le corps médical ! Attention en cas de maladie chronique Dans sa thèse sur le Recours aux plantes médicinales locales en Martinique présentée à l’Université des Antilles, Madina Larcher Luce révèle que la prévalence d’utilisation des plantes médicinales locales est élevée chez les Martiniquais. Les principaux problèmes pour lesquels les patients les utilisaient étaient la grippe (76,1 %), les problèmes digestifs (41,1 %) et la fièvre (38,2 %). Ceux qui ont un traitement chronique les utilisent aussi avec un risque potentiel d’interaction médicamenteuse. Ils sont 23,9 % à le faire ! Source : Recours aux plantes médicinales locales en Martinique : une double enquête de patients, médecins généralistes, Madina Larcher Luce, 2015. précaution d’emploi
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