ANFORM MARTINIQUE N99
novembre - décembre 2021 • anform ! 45 Chik-tambouyé 51 consiste en la réalisation d’informations et d’actions innovantes en direction du grand public et des professionnels de santé de l’archipel de la Guadeloupe. Il est axé sur l'organisation d’une filière régionale dédiée à la prise en charge des patients. Qu’est-ce que le chikungunya chronique ? Le chikungunya est une maladie due à un virus, le CHIKV, transmis par certains moustiques. On parle de chikungunya chronique quand les symptômes durent plus de 3 mois. Le virus provoque un tableau brutal de fièvre et de douleurs intenses. De très nombreux adultes ont continué et continuent encore à souffrir de dou- leurs articulaires et tendineuses, de fatigue, avec un retentissement sur le moral et sur la vie quotidienne. Plus précisément, les manifestations articulaires chroniques sont dues à la persistance d’une inflammation des régions articulaires, très souvent dans les mains, les poignets, les pieds et les chevilles, puis les épaules. Dans près de 98 % des cas, il s’agit de troubles musculo-squelettiques (ten- dinites, contractures…) qui créent des raideurs aux articulations sans les détruire et sont réversibles avec des traitements simples. Un petit nombre de patients nécessite un traitement spécialisé après avoir développé un rhumatisme inflam- matoire chronique avec risque de destruction articulaire. En quoi Chik-tambouyé 51 est-il un projet innovant ? Parce qu’il propose enfin aux patients un parcours de soins spécifiques en ville, leur permettant d’être pris en charge en même temps par différents spécialistes : médecins, kinésithé- rapeutes, infirmiers, psychologues, diététiciens, éducateurs en activité physique adaptée…C’est la première fois dans le monde qu’une telle filière est développée pour le chikungunya chronique. De trop nombreux Guade- loupéens souffrent encore en silence, des années après l’épidémie, mais pas suffisamment gravement pour aller voir des spécialistes. Il existe pourtant des traitements permettant d’améliorer leur vie quotidienne. Ce projet a pu voir le jour grâce à l’implication financière et technique du ministère de la Santé, le soutien de l’ARS et de l’Assurance maladie, dans le cadre de l’article 51. En pratique, comment se déroulera la prise en charge ? Chaque patient atteint de chikungu- nya chronique suivra une série de consultations pluridisciplinaires sur le site de la Maison de santé plu- riprofessionnelle universitaire des Abymes. Dès la première consul- tation, le patient est pris en charge par un médecin référent. Et aussi par un kinésithérapeute, un psy- chologue, un éducateur en activités physiques, un diététicien et une infir- mière. Ainsi, pour chaque patient, sera établi un programme de soins personnalisé avec une prescription médicale adaptée, une information sur la maladie, une rééducation et une réadaptation à l'effort. Le suivi sera assuré en cinq consultations réparties sur 2 ans, toujours en lien avec le médecin traitant du patient. Ces consultations sont prises en charge par l'Assurance maladie. Quels sont les objectifs de ce programme ? L’objectif principal est l’améliora- tion de l’état clinique des patients en termes de douleur et de raideur articulaires, de handicap et de qualité de vie. Pour cela, l’ensemble de la population doit être infor- mée de l’existence d’une prise en charge dédiée à cette situation cli- nique. À plus long terme, le projet permettra d’assurer une meilleure prévention des complications liées à cette maladie. © SHUTTERSTOCK
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