ANFORM MARTINIQUE N99

novembre - décembre 2021 • anform ! 141 Aux Pays-Bas, des ateliers d’entraide sont mis en place, les “mentoring”, où petits et grands participent à des acti- vités communes, comme aider à faire les devoirs, cuisiner, ou réaliser un spectacle, développant ainsi des com- portements prosociaux. En France, à Trappes, depuis 2014, une école s'est lancée dans une éducation basée sur l’empathie. Les enfants sont libres, à tout moment, de se lever et d’indiquer l’émotion qu’ils ressentent sur le “mur des humeurs”. Les enfants seraient plus attentionnés, plus calmes et solidaires. MOINS DE VIOLENCE Il a été remarqué que les mineurs délin- quants, au moment du passage à l’acte (qu’ils considèrent comme seul moyen d’exprimer leur mal-être intérieur), man- queraient d’empathie. Ce travail éducatif, dès le plus jeune âge, permettrait donc de prévenir la violence. L’empathie est une disposition à reconnaître l’autre, comme une possible version de soi. Ce que l’autre vit, je l’ai peut-être déjà vécu, ou je pourrais le vivre un jour. Donc, si je me mets à sa place (sans souffrir), si j’essaie de le comprendre, j’aurais moins tendance à le critiquer ou à faire preuve de méchanceté envers lui. Ainsi, les actes violents, l’intolérance, la moquerie et/ou l’humiliation, et le har- cèlement dont les enfants peuvent être victimes, laissent place à la compréhen- sion et l’acceptation de l’autre dans sa différence, sa façon de voir et de vivre le monde. De plus, ces qualités humaines mènent à un bien-être, à une bonne santé mentale. Le Danemark en est la preuve. Il est reconnu, chaque année depuis 2012, comme l’un des pays les plus heureux au monde, où confiance, solidarité et respect sont la base de la société. Un bel exemple à suivre... Mise en pratique • Le morning meeting : commencez la journée par un rassemblement en cercle. Demandez aux enfants de se saluer par leur nom, de s'informer sur qui est présent ou absent, sur le temps qu’il fait, sur qui sourit ou pas... Invitez les élèves à partager avec la classe des nouvelles intéres- santes, leurs pensées, sentiments et idées d'une manière positive. Cela permet de pratiquer leurs compétences d’accueil, d’écoute, de tisser un lien qui soude la classe. • La méthode ARER : s’arrêter, respirer, écouter, répondre. Un élève dit à l’autre ce qui l’a bouleversé. Ensuite, demandez aux autres : “Quelqu'un peut-il me dire ce qui vient de se passer ? Com- ment vous sentiez-vous durant cette activité ? Que feriez-vous différemment ?” Faites un tour de table. Cet exercice aide à comprendre les pensées et les sentiments d’autrui. • Le jeu des mousquetaires : dans chaque équipe de quatre, les élèves ont une position à tenir. L’un a les bras tendus, parallèles au sol, l’autre les bras tendus vers le ciel, le troisième se tient sur une jambe et le quatrième (le joker) court autour de la salle selon un parcours prédé- fini. Les trois premiers peuvent appeler le joker pour se faire remplacer. Le groupe qui tient le plus longtemps les positions gagne la manche ! Tous les élèves doivent donc prendre en consi- dération leurs partenaires, repérer celui qui va lâcher. Chacun doit, par conséquent, être attentif aux mimiques, aux expressions du visage, aux cris, aux appels à l’aide… L’observateur transmet de façon précise sa conscience de la situation de l’autre et son propre engagement. Partager des sensations vécues (rictus, grimaces, souffles, rougeurs) donne à chacun la possibilité de reconnaître ses camarades comme une version possible de lui-même. C’est alors que l’empa- thie advient. Sources : Boîte à outils pour promouvoir l’empathie à l’école. - Apprendre par corps l’empathie à l’école : tout un programme ?, Omar Zanna. - https://worldhappiness.report/archive/ - Fond d’expérimenta- tion pour la jeunesse, rapport d’évaluation : De l’empathie pour lutter contre le harcèlement à l’école, Epluche, 2015.

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