ANFORM MARTINIQUE N99
novembre - décembre 2021 • anform ! 139 matiques pendant l’enfance expliquent le plus souvent la maladie : maltraitances, négligences, carences, non-respect des phases de développement affectif d’un enfant (séparation, attachement). Des causes non psychologiques sont également évoquées comme des problèmes de variation de la sensibilité des neurotrans- metteurs dans le cerveau (sérotonine). Les hormones thyroïdiennes pourraient également jouer un rôle dans l’instabilité thymique. Quelles thérapies ? Le traitement pharmacologique est reconnu comme peu efficace aujourd’hui. Toutefois, certains symp- tômes peuvent être soulagés par des psychotropes. Ainsi, la colère, l’impulsivité, les symptômes disso- ciatifs ou paranoïaques semblent répondre à des neuroleptiques. La difficulté de ce type de traitement de fond, c’est qu’il doit très souvent être réadapté en fonction des périodes crises/comorbidités (anxiété, hyperactivité, dépression). Il est donc important de fournir une psychoéducation au patient. Deux difficul- tés : l’arrêt brutal des traitements a des conséquences très néfastes, et le risque d’abus médicamenteux est très élevé chez les patients borderlines. Le traitement psychothérapeutique est le socle de la prise en charge de ce trouble. Depuis les années 1990, trois formes de thérapies se sont avérées efficaces. • TCD (thérapie comportementale dialectique) : s’inspire à la fois des théories comportementa- listes, du bouddhisme (acceptation de la réalité) et de la philosophie dialectique (juste milieu). L’ap- prentissage de la régulation des affects est l’objectif principal (une à deux séances hebdomadaires). • Thérapie basée sur lamentalisation : les comporte- ments inadaptés des patients borderlines seraient dus à des schémas de pensées inadaptés. Autre- ment dit, ces patients ne peuvent mentaliser l’état interne de l’autre et cela engendre de forts malentendus. La mentalisation est fragilisée par l’attachement “insécure” des patients, ou par des relations précoces enfants/parents instables. • Psychothérapie focalisée sur le transfert : le patient, par son attachement au thérapeute, va transfé- rer et rejouer ses affects. Cela lui permet de les résoudre à nouveau, d’une autre façon, de réguler les émotions liées à cet affect (deux séances par semaine).
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