ANFORM MARTINIQUE N99
134 anform ! • novembre - décembre 2021 dien, mais ô combien motivant et passionnant. Aujourd’hui, je suis fier de contribuer au développement de la Martinique pour les générations à venir.” Certaines techniques de semence traditionnelles sont propres à notre île et étaient utilisées par nos ancêtres, il y a des centaines d’années. Par exemple, “accrocher les semences dans un bout de toile avec un peu de cendre éloigne les rongeurs et permet un développe- ment optimal des graines”. Toutes ces astuces, Jonathan les utilise au quotidien pour développer ses varié- tés endémiques. Aidé de son salarié, de stagiaires motivés et de bénévoles passionnés, Jonathan tente de tro- picaliser certaines espèces et en fait revivre d’autres. “Aujourd’hui, nous cultivons plus de vingt variétés. La moitié sont des variétés endémiques que nous sommes heureux de faire revivre comme le piment doux, le concombre-citron, l’herbe à pic rouge ou encore le concombre malavoi.” NOUVELLES SAVEURS Jonathan apprécie de faire découvrir ou redécouvrir de délicieuses varié- tés locales. “Aller à la rencontre de la population, échanger avec elle, par- tager sur l’activité de Grenn péyi est essentiel pour contribuer au dévelop- pement de la Martinique de demain et avancer plus rapidement vers un modèle de consommation sain, local et durable.” Ainsi, l’association s’inscrit dans une démarche de sensi- bilisation et vient de lancer des cycles de formation ouverts à tous. Les ate- liers du vivant se composent de six séances avec des thématiques bien définies qui permettent d’apprendre de nombreuses astuces à mettre en pratique dans nos jardins. Et la jeune association a encore une multitude de projets. Au-delà de travailler sur les variétés pour proposer de plus en plus de semences biologiques aux Martiniquais, Jonathan a pour projet d’agrandir son exploitation en culti- vant sur d’autres terrains de l’île et ainsi développer de nouvelles varié- tés. “Les légumes-feuilles nous font défaut ici. À titre d’exemple, nous ne disposons pas de roquette ni de laitue feuille de chêne, car notre climat ne nous permet pas de cultiver par la méthode de la multiplication végéta- tive. C’est tout simplement dû au taux de photosynthèse qui favorise davan- tage la floraison que la croissance des plantes. Mais, d’ici peu, Grenn péyi parviendra à commercialiser des semences biologiques tropicalisées !” •••
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