ANFORM MARTINIQUE N98
46 anform ! • septembre - octobre 2021 Une réponse immunitaire variable Combien de temps vais-je être immunisé ? Vacciné, suis-je protégé contre les variants ? Globalement, les vaccins actuels montrent une efficacité réelle, même si elle est légèrement moins bonne, contre les variants. Et cette protection semble tenir au moins 1 an. Mais cette réponse ne dit pas grand-chose de la manière dont un individu va réagir lorsqu'il sera au contact d'un variant. La réponse du système immunitaire de chacun dépend de nombreuses variables : son terrain génétique, son histoire infectieuse, son âge, sa forme du moment... “On sait que plus on est âgé, moins le système immunitaire est performant” , pointe Sandrine Sarrazin. Des études ont aussi souligné l'existence de vulnérabilités au Covid-19 d'origines génétiques. Et la forme, l'alimentation, le sommeil, l'état mental peuvent également jouer sur sa réponse immunitaire. ••• entraîné à éliminer les versions pri- mitives du virus (soit parce qu'on a été malade, soit parce qu'on a été vacciné), ne l'identifiera pas aussi bien. Et c'est ce que l'on remarque : les variants réussissent parfois à réinfecter des personnes qui ont été malades ou vaccinées. C'est notamment le cas des variants bêta et gamma. D'autres pourraient s'avérer plus virulents (provoquer des formes plus graves et donc causer plus de morts). C'est au moins le cas du variant alpha. BONNE NOUVELLE Dans de nombreux pays, à cause de ces variants, les infections sont reparties à la hausse. Mais donnent-ils la même maladie, les mêmes symptômes ? Pas tout à fait. Le variant delta provoque moins de toux, moins de perte d'odorat, quand la fièvre et les migraines sont toujours là. “Mais peut-être est-ce simplement dû au fait que les populations qui tombent malades désormais sont plus jeunes, car les plus âgés sont vaccinés” , tempère Sandrine Sar- razin. Le virus se propage donc désormais chez les populations non vaccinées. Soit qu'elles n'ont pas souhaité se vacciner, soit qu'elles n'ont pas été considérées comme prioritaires du fait de leur âge. Les plus jeunes deviennent les moteurs de la pandémie. Celle-ci flambe également dans les pays où la population est plus jeune (notamment en Afrique) et ceux qui n'ont pas organisé de vaccina- tion massive. Des modélisations, notamment effectuées par l'Institut Pasteur, prévoient ainsi une circula- tion exponentielle des variants chez ces populations non vaccinées, avec un prochain pic épidémique d'hospitalisations à la fin des grandes vacances ou à l’automne. Mais, bonne nouvelle, si les muta- tions restent cantonnées à la même portion du génome, sa capacité à évoluer devrait finalement atteindre une limite. En attendant, les fabri- cants de vaccins planchent sur des versions adaptées à ces nouveaux variants. © SHUTTERSTOCK
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