ANFORM MARTINIQUE N98
140 anform ! • septembre - octobre 2021 social location-accession, soit en évacuation d’urgence lors des fortes intempéries de novembre 2020, explique Virginie Bonot, directrice adjointe des projets de la Ville de Petit-Bourg. Au total, “80 constructions sont situées dans la zone dite de menace grave pour la vie humaine et parmi ces logements, 40 sont occupés”. “JE NE VAIS PAS PARTIR” Certaines des maisons sont installées sur la bande des 50 pas géométriques qui appartiennent à l’État. Plu- sieurs personnes sont installées ici sans droit ni titre et la régularisation est impossible puisque le Plan de pré- vention des risques naturels (PPRN) a classé la zone en “rouge”. “On est dans un cadre juridique technique qui est lui-même complexe”, commente David Percheron, sous-préfet de Guadeloupe. “Il y a une pluralité d’ac- teurs qui sont intéressés, que ce soit l’État, la commune, l’Agence des 50 pas géométriques. Mais il y a aussi des questions juridiques. On a affaire bien souvent à une population qui est vulnérable, précaire, qui a peu de moyens. Donc il faut trouver les outils juridiques pour faire en sorte que même des moyens modestes puissent accéder à la propriété. Ça suppose aussi de jouer sur toute une gamme de dispositifs. Et puis évidemment, il y a la question humaine qui est peut-être la plus complexe. Des solutions sont envisageables, mais au cas par cas, et parfois difficiles à enclencher. Les personnes souvent âgées refusent de quitter leur bien.” C’est le cas d’un des habitants interrogés sur la commune de Petit-Bourg, dans le quartier de Bel Air : “Je ne vais pas partir. J’irai où ? J’ai encore quelques mètres avant que la mer ne touche ma maison” , explique l’homme en montrant son arrière-cour, où cochons et chiens occupent les lieux. Plus loin, du haut de son balcon, Joseph-Rose-Marie Chirlias profite de sa vue mer. Sa maison est encore épargnée par l’érosion. En tout cas, pour le moment. “On s’attend peut-être à évacuer, mais pour le moment, non. On est là et on verra bien !” , assure la Petite-Bourgeoise. En Martinique, selon le BRGM, “77 % de la population habitent sur le front de mer”. © BÉNÉDICTE JOURDIER ••• Chantier de démolition à Sainte-Marie, Capesterre-Belle-Eau (Guadeloupe)
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