ANFORM MARTINIQUE N98

septembre - octobre 2021 • anform ! 139 Cette tendance se confirme sur tout le littoral de la Gua- deloupe et aussi sur celui de la Martinique. Si l’origine de l’érosion est naturelle, elle est accentuée par la présence et l’activité humaine, le réchauffement climatique et l’augmentation du niveau de la mer. “ Ça fait 20 000 ans que la mer remonte et vient grignoter le littoral, petit à petit. Mais on estime qu’avec le changement clima- tique, l’élévation du niveau de la mer atteindra 1,40 m à l’horizon 2100. Donc, ça va poser des problèmes de submersions. On a des sites qui pourraient reculer de plus de 50 m à l’horizon 2100” , souligne le directeur du BRGM qui rappelle l’urgence de réagir, de “revégéta- liser ou recharger en sable” , pour freiner l’érosion. Pour comprendre ce phénomène, il est “aussi important de prendre en compte le contexte géologique” , rappelle Clément Bouvier ingénieur au BRGM de Martinique. “On est dans un moment géologique où les stocks sédimen- taires sont assez réduits, comparés à ceux présents il y a plusieurs millions d’années.” Les sédiments sont des “On estime qu’il y a déjà 40 m de perdus depuis les années cinquante. On note un recul de la plage de 50 cm par an, soit 1 m tous les 2 ans.” ••• particules en suspension dans l’eau qui s’accumulent sur le littoral. Les côtes sont alors “endommagées” , explique l’ingénieur, par “l’érosion lente et globale qui atténue la résilience des littoraux” face aux phénomènes naturels plus soudains, connus aux Antilles, comme les ouragans Irma et Maria en 2017, et les éruptions. Au Prêcheur, en Martinique, “un petit quartier a perdu plus de 50 m de plage en 50 ans. C’est lié à l’éruption de la montagne Pelée. En 1902, énormément de sédiments ont été déposés. Mais ces éléments fins et meubles provenant de la lave et des coulées de boue, sont vite repartis, rendant la zone plus vulnérable”. 13 PERSONNES RELOGÉES Et lorsque le littoral érodé est habité, la seule solution reste de partir. C’est le cas à Petit-Bourg en Guadeloupe où une dizaine de personnes ont été relogées, depuis le début du plan de relogement en février 2020, soit en prêt © BÉNÉDICTE JOURDIER Quartier de Bovis à Petit-Bourg (Guadeloupe)

RkJQdWJsaXNoZXIy MTE3NjQw