ANFORM MARTINIQUE N98

septembre - octobre 2021 • anform ! 133 1. Un leader fort, capable de rivaliser avec les meilleurs spécialistes du contre-la-montre et de la montagne. Rouleur-grimpeur sont les deux qualités essentielles du futur vainqueur. Il doit être polyvalent, allier les qualités musculaires de force d’un rouleur, nécessaires pour réussir les contre-la-montre, et celles d’explosivité d’un grimpeur, pour s’échapper et faire la différence dans les bosses. Les sprinteurs, eux, se concentrent sur les victoires dans les épreuves de plat, où ils font parler leurs qualités explo- sives de vitesse dans les 500 derniers mètres. Mais ils n’ont aucune chance de gagner le maillot jaune, car ils perdent beaucoup trop de temps dans les épreuves mon- tagneuses, où ils terminent dans le gruppetto , loin des meilleurs grimpeurs. 2. Une équipe où les équipiers sont prêts à se sacri- fier pour leur leader. Le vélo ressemble à un sport individuel. Mais comme les équipiers ont un rôle déterminant dans la victoire finale du leader, il faut le comprendre comme un sport d’équipe. Rouler abrité derrière plusieurs équi- piers permet d'économiser 30 % d'énergie, ce qui est déterminant sur une course de 2 semaines. Certains équipiers sont utilisés au début de l'étape, pour pro- téger le leader, lui amener à boire ou à manger, lui donner leur roue s'il crève, l'aider à rejoindre le peloton s'il est victime d’un incident technique. D'autres sont conservés pour la fin de course. Ils impriment un train d'enfer pour faire exploser le peloton et mettre leur leader en position de gagner dans le final. 3. Une bonne répartition des rôles entre le leader et ses équipiers, pour une stratégie de course gagnante. Une équipe doit donc être bâtie autour d’un leader. Il est l’homme fort de l’équipe, dont les résultats sont cruciaux. C’est lui que ses coéquipiers doivent protéger aumaximum, pour l’amener jusqu’à la ligne d’arrivée en éliminant la concurrence. L’équipe la plus forte cherche à contrôler tous les aspects de la course, grâce à la stratégie collective que met en place le directeur de l’équipe. Même si les équipes qui concourent en Guadeloupe ne sont pas toujours profes- sionnelles, elles s’en inspirent pour construire leurs succès. Autour du leader, les rôles de chacun sont bien définis. • Le lieutenant constitue la garde rapprochée du leader. Il sera le dernier à quitter sa roue lorsque le leader ira batailler pour la victoire. Le lieutenant doit être capable de prendre le relai du leader, si celui-ci est défaillant. Il possède généra- lement ces mêmes qualités de rouleur-grimpeur. • Les équipiers doivent encadrer leur leader, avec pour rôle de gérer le rythme, d’éviter que des adversaires directs du leader ne l’attaquent et s’échappent du peloton. À l’ap- proche de l’arrivée, ils peuvent aussi cadenasser la course si le directeur de course l’exige, c’est-à-dire imprimer un rythme d’enfer afin de contrôler les autres équipes. Qualités et stratégies à mettre en place © COLBI MEDIA/CRCG La stratégie du futur vainqueur du Tour de la Guadeloupe sera donc de rester sagement caché dans le peloton dans les épreuves de plat, qui sont avant tout destinées aux sprinters. Et concentrer son énergie dans l’épreuve de contre-la-montre ou les épreuves dans les bosses de la Côte-sous-le-Vent, pour prendre le maillot jaune. Le dernier vainqueur, le Français Adrien Guillonnet avait notamment creusé les écarts sur l’étape de la côte de Saint-Claude, en 2019. Quant à Boris Carène, pourra-t-il, malgré ses 35 ans, remporter un quatrième Tour en 2021 ? Cette année, gageons qu’il fera “péter ses adversaires à la roue”, “aura de la giclette”, c’est-à-dire avoir les jambes en feu et faire la différence “à la pédale” dans l’une des principales difficultés qu’offrent les étapes de la Basse-Terre. Et ainsi faire de nouveau briller le cyclisme guadeloupéen.

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