ANFORM MARTINIQUE N98
septembre - octobre 2021 • anform ! 113 D ans notre imaginaire, l’évocation du mot “baobab” renvoie aux paysages afri- cains ponctués de leurs immenses savanes sèches, au sol rougeâtre, d’où émergent ces géants du monde végétal. Or, l’Afrique ne compte qu’une seule espèce de baobab, Adansonia digitata, alors que six autres espèces sont localisées à Madagascar. Une autre s’est installée au nord-ouest de l’Australie (Adansonia gibbosa) . Sur les huit espèces recensées, l’africaine est la plus connue et la plus cultivée dans le monde. FAMILLE DU FROMAGER Le baobab appartient à la famille des bombacacées, tout comme le kapokier (Ceiba pentendra) , appelé fromager aux Antilles, ou encore le noisetier de Cayenne (Bombacopsis glabra) . Aux Antilles, seule l’espèce africaine est représentée. En Gua- deloupe, elle est visible au Jardin botanique de Deshaies ou encore dans les grands-fonds et à Demerée, entre Petit-Canal et Anse-Bertrand. Un beau spécimen a été malheureu- sement abattu en 2017 sur la place de la mairie du Gosier et un autre n’existe plus à l’habitation Damoi- seau, au Moule. Quelques beaux sujets ont été identifiés en Martinique, à l’habitation Clément, au stade de Dillon, à Fort-de-France, dans l’ancien jardin d’expérimentation de Desclieux et sur les communes de Rivière-Pilote et Sainte-Anne, ou encore dans les jardins de particu- liers. Dans l’Océan Indien, l’île de La Réunion héberge également “l’arbre de vie” , notamment au quartier des Camélias à Saint-Denis, au jardin de l’État et au Teat Champ Fleuri, dans la même ville. À Mayotte, de beaux exemplaires séculaires sont visibles. ••• Baobab de l'Habitation Clément, Martinique. Plante des zones sèches, répartie sur la bande tropicale, “l’arbre à l’envers” est un “pachyderme vivant” dont l’écorce rappelle le cuir de l’éléphant, et la base du tronc, ses lourdes pattes. En l’absence d’eau, l’arbre utilise les réserves stockées dans son tronc enflé et se dénude de ses feuilles afin de limiter l’évaporation. Il semble alors que ses racines soient dirigées vers le ciel. La fleur pendante du baobab africain est d’un blanc pur. Elle est portée par un long pédoncule pouvant atteindre 1 m, et sa position inversée, contrairement aux autres espèces, lui confère son originalité. La pollinisation de la fleur se fait la nuit par une chauve-souris qui marque son passage par les traces de griffes laissées sur des pétales jaunissants. Peu de temps après, le fruit velouté apparaît et remplace la fleur au bout des longs pédoncules. Il Fleur de baobab Bouton f loral de baobab © HILAIRE ANNONAY © HILAIRE ANNONAY © HILAIRE ANNONAY
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