ANFORM MARTINIQUE N97

52 anform ! • juillet - août 2021 Ma sante © SHUTTERSTOCK Plante du sommeil Ce sont les Aztèques qui ont mis en évidence les vertus calmantes de la passiflore. De nos jours, elle est largement utilisée en phytothérapie. En homéo- pathie, elle est vendue sous forme de granules ou en gouttes. Appelée maypop ou liane de Grenade, Passiflora incarnata, originaire du Mexique et d’Amérique du Nord, est la seule passiflore qui est utilisée dans la pharmaco- pée. Elle contient des flavonoïdes, des béta-carbolines, du maltol et probablement des alcaloïdes. Et les méca- nismes d’actions de ces principes actifs sont encore mal connus. La plante du sommeil est un antistress qui lutte contre l’anxiété, l’insomnie, les palpitations cardiaques. Pour ses propriétés sédatives (calmantes), elle est souvent associée à l’aubépine, la valériane, la camo- mille et elle est proposée en solutions buvables, gélules ou en feuilles séchées. Un usage peu connu de la pas- siflore est celui des traitements des hémorroïdes. Elle serait efficace également pour faire baisser la tension car riche en potassium. Sa teneur en anti-oxydants, en vitamines A et C lui permettrait de protéger les yeux des méfaits des écrans d’ordinateur et de la télévision. Comme tout médicament, les produits à base de pas- siflore peuvent entraîner des effets indésirables. Il est donc nécessaire de consulter son médecin ou son pharma- cien avant toute utilisation. Dans nos jardins En Martinique, trois pas- siflores sont cultivées dans les jardins à des fins de consommation. Le maracuja (Passi- flora edulis f. flavicarpa) est la plus connue. Ses fruits ovoïdes, de cou- leurs variant du jaune au violet, produisent d’excellents jus ou des glaces. La barbadine (Passiflora quadrangularis) devient rare, car peu cultivée et est surtout utilisée en confiture. Ses racines sont réputées toxiques ! La pomme liane (Pas- siflora laurifolia) a une saveur plus douce et un parfum suave. Elle se consomme nature, en jus ou en prépa- ration glacée. En 1610, lorsque le missionnaire augustinien, Ema- nuel de Villegas, d’origine espagnole, débarque au Mexique afin de convertir les Indiens au chris- tianisme, il y découvre cette liane grimpante aux fleurs troublantes. Une opportunité s’offre alors à lui, celle de transformer l’histoire en créant un mythe afin de convaincre les habitants qu’un signe céleste leur était adressé : celui de la Passion du Christ. Ainsi naquit la légende de la fleur de la Passion. Les filaments de la fleur représenteraient la couronne d’épines du Christ, les trois stigmates, les trois clous ayant servis à la crucifixion, les étamines, les cinq blessures infligées au fils de Dieu, les sépales et les pétales, les dix apôtres restés fidèles, les vrilles qui permettent à la plante de s’accrocher à son support, le fouet de la flagellation. Enfin, les feuilles palmées, la main du bourreau. Passiflora edulis f. flavicarpa Passiflora laurifolia © SHUTTERSTOCK Passiflora incarnata ou maypop Ainsi naquit la légende… © HILAIRE ANNONAY © HILAIRE ANNONAY

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