ANFORM MARTINIQUE N95

86 anform ! • mars - avril 2021 © ISTOCKPHOTO Une seule application d’une crème IP 50 suffit pour la journée. Faux. Aucun produit solaire, quel que soit son indice, n’est prévu pour s’exposer au soleil pendant des heures. Il faut certes choisir un indice élevé mais aussi renouveler régulière- ment les applications. “Des études montrent que les utilisateurs d’indice 50, se pensant totalement protégés, mettent moins et moins souvent de crème, regrette la dermatologue, Anne-Marie Garsaud. Il faut privilégier les indices élevés 50+, remettre de la crème dans la journée, et limiter les temps d’exposition pour éviter les cancers de la peau et le vieillissement prématuré.” Les sprays protègent moins que les crèmes. Faux . Car l’indice de protection reste le même. Par le passé, les sprays contenaient souvent de l’alcool, contribuant à dessécher la peau qu’il fallait hydrater. Par ailleurs, l’alcool favorise une pénétration plus profonde sous le derme des conservateurs et perturbateurs endocriniens que contiennent les produits solaires. “Mais les nouvelles galéniques avec des sprays à base d’huile ou d’eau (brumes) en indice 50 sont très efficaces, explique le docteur Garsaud. On peut tout à fait les utiliser comme protection et l’acceptabilité est excellente. Du fait qu’ils ne laissent pas de traces blanches, on peut aussi en mettre suffisamment car cela reste invisible.” La crème solaire contient des produits mauvais pour la santé. Vrai. Les crèmes solaires intègrent des compo- sants tels que des perturbateurs endocriniens et certains filtres synthétiques sont allergisants. “La théorie des perturbateurs endocriniens manque encore de supports scientifiques convaincants, précise toutefois Anne-Marie Garsaud. Pour ce qui est des allergies, en revanche, nous savons qu’il y en a. Il est conseillé aux patients allergiques d’uti- liser des filtres minéraux qui ne contiennent pas d’agents chimiques. Leur problème : les écrans minéraux laissent un film blanc.” Le rapport risque/bénéfice est largement en faveur des crèmes solaires, qui restent ce qu’il y a de mieux pour se protéger des méfaits du soleil qui, eux, sont largement démontrés. La crème solaire bio protège la mer et les coraux. Faux. Les formules 100 % biodégradables n’existent pas encore. Certains laboratoires cos- métiques proposent une formule biodégradable à 96 % avec un packaging qui respecte la nature (issu de plastique recyclé). Les crèmes solaires bio dont les filtres minéraux impactent moins les écosystèmes marins, contiennent tout de même du dioxyde de titane et de l'oxyde de zinc, et n'évitent pas le phénomène de blanchiment des coraux. Certains autres composants sont éliminés (silicone…). C’est toujours ça de gagné ! Le prix n’a rien à voir avec le pouvoir protecteur d’une crème solaire. Vrai. En effet, toutes les crèmes solaires fabri- quées en Europe obéissent à la législation la plus stricte au monde, quel que soit le circuit de distribution. “Les prix des produits sont le fruit d’une politique commerciale et de choix marketing et non fonction de leur composition” , précise la dermatologue. L’avantage de choisir des produits moins chers ? On hésite moins à en mettre plus !

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