ANFORM MARTINIQUE N95

mars - avril 2021 • anform ! 105 Léo-Paul et son père Laurent. paddle-foil. J’ai fait quelques vols les jours ventés sans vagues, car sinon j’aurais pris mon matos de windsurf, et j’ai adoré ! Le confinement a mis un point d’arrêt brutal à mes débuts en wingfoil, mais, dès possible, j’ai repris les sessions dans le lagon. Mainte- nant, je commence à aller sur des spots avec des vagues. Est-ce difficile ou plus accessible que les autres sports de glisse ? Léo-Paul : le wingfoil n’est pas bien difficile, mais comme tout sport de glisse, il y a une période d’apprentis- sage et d’adaptation avec le matériel. Une fois ce cap passé, la marge de progression est très importante. Laurent : ce n’est pas plus difficile que les autres sports de glisse. Il faut juste gérer le matériel à la mise à l’eau ainsi qu’à la sortie. Qu'est-ce que vous aimez dans ce sport par rapport aux autres sports de glisse ? Léo-Paul : c’est la sensation de voler au-dessus de l’eau, d’être en apesan- teur. J’atteins des vitesses beaucoup plus importantes qu’en surf. Et j’essaie de faire des sauts toujours plus hauts grâce à la force du vent. J’aime éga- lement pouvoir me balader dans les lagons ou en mer. Laurent : c’est une sensation incroyable de voler au-dessus de l’eau. Plus aucun effort quand le foil entre en action ! C’est du pilotage, tout en finesse, tout en contrôle. Une fois le départ maîtrisé, ça glisse tout seul. J’ai retrouvé mes 20 ans, la sensation des premiers départs au planning en wind- surf, les premiers jibes (empannages rapides, ndlr), il y a maintenant plus de 40 ans (j’ai commencé le windsurf en 1978-1979) et la marge de pro- gression est énorme, surtout pour moi. Maintenant, l’objectif est d’aller jouer dans les vagues, utiliser l’énergie de la vague pour la suivre comme en surf et, pour les sauts, arriver à pleine vitesse face à la vague, que l’on utilise comme tremplin. Comment a évolué le matériel ? Léo-Paul : le matos est en constante évolution. Il y a 2 ans, on utilisait des planches très volumineuses avec des gros foils très peu performants et des wings qui n’étaient pas forcément au point. Aujourd’hui, on utilise de toutes petites planches, 40 l pour ma part, très légères. Les foils ont énormément évolué, notamment le kujira que j’uti- lise. Il a un design inspiré des queues de baleines, ce qui a permis de réduire la surface du foil tout en gardant une très grande portance et une augmen- tation de la maniabilité. Les wings ont été beaucoup travaillées récemment. Elles sont plus performantes et plus rigides. Laurent : j’ajouterais que les foils sont beaucoup plus faciles et tolérants, les planches sont plus adaptées, avec des volumes mieux répartis et surtout beaucoup plus compactes. En plus d’être plus rigides, les ailes sont plus légères. L’ensemble est optimisé pour une plage de vent plus importante. Où pratiquez-vous et pourquoi ? Léo-Paul : j’aime particulièrement les lagons de Guadeloupe car le cadre est paradisiaque. J’en fais aussi dans les vagues surtout dans les passes. Sinon, peu importe où. Tant qu’il y a un plan d’eau et un peu de vent, je sors mon wingfoil ! Laurent : le lagon de Saint- François est un super terrain de jeu pour commencer. Mais maintenant que je commence à maîtriser l’engin, je commence à aller jouer en pleine mer et dans les passes (de la barrière de corail, ndlr)) avec des vagues. Quels sont les conseils que vous donneriez pour commencer ? Léo-Paul : ne pas brûler les étapes. Le mieux est de faire appel à des profes- sionnels pour les premières séances. Laurent : commencez par investir directement dans un bon foil, stable, et avec une grosse planche assez volumineuse pour bien flotter. Dès que les départs et manœuvres seront maî- trisés, il suffira de continuer avec une planche plus petite. © DR

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