ANFORM MARTINIQUE N92
septembre - octobre 2020 • anform ! 69 explique Philippe Victor-Raphaël. Autrement dit des lits qui des- cendent jusqu’à 12 cm du sol, pour limiter les risques de bles- sure de ces patients désorientés qui se déplacent souvent la nuit. Ils comportent aussi des bar- rières amovibles en bois. Nous constatons ces dernières années un accroissement des HAD, avec des prises en charge de la fin de vie et de ses spécificités.” Quel sommier ? Le plan de couchage peut com- porter deux ou trois options qui sont des fonctions électriques. Un lit “deux fonctions” propose une hauteur variable et un relève-buste afin de faciliter la position assise. Un lit “trois fonctions” se voit doté, en plus, d’un relève-jambes. Les patients atteints de phlébite, par exemple, apprécient ce modèle qui surélève les jambes. Cer- tains sommiers ont en option un porte-bassin. En option aussi, la potence avec poignée pour passer plus facilement en position assise. C’est quoi la fonction “proclive” ? En cas d’alitement permanent ou fréquent, un lit avec la fonction proclive apporte un confort plus grand, et une plus grande latitude pour adapter et varier la position couchée. Proclive signifie que la tête est plus haute que les pieds. Cette fonction est utile aux per- sonnes souffrant par exemple de régurgitations. Cette fonction n’est pas proposée en MAD ni en HAD. Le lit du futur Le lit de demain sera intelligent et connecté : Wi-fi connecté à l’hôpital, système d’appel infirmier, système de pesée intégrée, détection out of bed (alerte quand le patient quitte son lit), gestion des signes vitaux (battements du cœur, respi- ration, agitation, sommeil) et optimisation des soins… Quelle taille ? Les lits médicalisés dits “classiques” sont en 90 cm pour un poids maximum du patient de 130 kg environ. Il en existe pour les per- sonnes à forte corpulence (au-delà de 130 kg) avec des largeurs de 120 à 160 cm sur 2 m de long. Ces lits font l’objet d’une préconisation spéci- fique par les médecins prescripteurs. Quelle classe ? “Si le patient n’est pas tout le temps alité, précise Philippe Victor-Raphaël, on propose un matelas classe 1 ou 2. Le matelas classe 1 ou matelas gaufrier est composé d’éléments de densité variable pour répartir les pressions et faciliter l’aération. Il est donc utilisé pour prévenir la survenue d’escarres. Même appli- cation pour le matelas classe 2 en mousse à mémoire de forme. Lorsqu’on a des problèmes sérieux d’escarres, on passe sur un matelas de classe 3, un matelas à air, avec des cellules de 18-20 cm, à pres- sion alternée avec deux circuits d'air indépendants. Les zones d'appui sont régulièrement modifiées par gonflage ou dégonflage.” Quelle prise en charge ? Le lit médicalisé n’est pris en charge par la Sécurité sociale que s’il fait l’objet d’une pres- cription médicale et qu’il dispose d’au moins deux fonctions non manuelles (hauteur variable, relève-buste, relève-jambes et potence). La prise en charge est de 65 % mais peut être totale si l’assuré bénéficie de l’exonération du ticket modérateur. Ce sont les médecins qui évaluent et pres- crivent le type de matériel le mieux adapté aux besoins spécifiques et individuels du senior. Location ou achat ? Là encore, c’est la prescription médicale qui en décide. Toute- fois, les matelas de classes 1 et 2 ne sont jamais proposés à la location. Seul le matelas à air de classe 3 peut être soit loué soit acheté. Un lit acheté ne bénéfi- ciera pas de prise en charge de la livraison par la Sécurité sociale. En revanche, s’il est loué, la prise en charge de la livraison, de la récupération et de la désinfection est assurée.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy MTE3NjQw